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Crise de l'élevage Dans la Loire, les éleveurs s'en prennent à Savencia

Saint-Étienne, 14 août 2015 (AFP) - Il n'y a pas que dans le porc que les histoires de prix divisent : dans la Loire, des éleveurs s'en prenaient vendredi à l'industriel du lait Savencia (ex-Bongrain) car, selon eux, le groupe ne respecte pas l'augmentation des prix arrachée en juillet.

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A la recherche de produits de l'entreprise, une trentaine d'agriculteurs ont investi sans incident le supermarché Casino de La Fouillouse, dans l'agglomération de Saint-Étienne, à l'appel de la Fnsea du département et des Jeunes agriculteurs. « On est dans la continuité des actions pour la revalorisation du prix du lait. Aujourd'hui, on est venu suivre les mauvais élèves. En ciblant Bongrain qui nous a répondu ne pas être concerné par les engagements pris fin juillet », explique Jean-Luc Perrin, trésorier Fdsea Loire. « Certains commencent à les appliquer, comme (la coopérative) Sodiaal, mais ils risquent de faire marche arrière si les autres, (les groupes privés) Lactalis et Bongrain, numéro un et numéro trois ne jouent pas le jeu », assurent-ils.

Groupe traditionnellement très discret, Savencia possède un portefeuille de marques connues, comme Caprice des Dieux, Chavroux, Bresse Bleu, Cœur de Lion, Fol Epi, Saint Agur, Saint Moret ou Tartare.

Les éleveurs devaient ensuite se rendre dans d'autres enseignes du département et notamment chez Auchan à Villars afin de sortir les produits Bongrain des rayons et les remettre en chambre froide, afin de les déréférencer provisoirement. Contacté par l'Afp, Savencia n'était pas en mesure de réagir dans l'immédiat.

Contacté par l'Afp, Savencia a refusé de réagir. Dans un courrier du 29 juillet aux producteurs travaillant avec le groupe, que l'Afp a pu consulter, Savencia expliquait bien qu'« aucun engagement de niveau de prix n'a été pris » lors de la table ronde du 24 juillet. Car, précisait-il, « les fromages ont été écartés des engagements de revalorisation ».

Le 24 juillet, les producteurs de lait avaient obtenu une revalorisation des prix du lait de 4 centimes par litre. Mais à peine signé l'accord était déjà décrié car il ne concerne uniquement que le beurre, la crème, le lait, les yaourts natures et l'emmental vendus sous marques distributeurs ou premier prix en France.

Depuis juin, les éleveurs ont multiplié les actions en France pour tirer la sonnette d'alarme sur leur situation qu'ils ne jugent plus tenable. Après avoir érigé des barrages en juillet, ils ciblent désormais des enseignes comme Casino ou des industriels de l'agroalimentaire.

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