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Beurre Charentes-Poitou Une appellation stratégique pour la région

750 exploitations et 2 000 éleveurs sont engagés dans le cahier des charges de l'AOP, soit 50% de la collecte.

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Premier beurre à bénéficier d’une AOC en 1979, puis d’une AOP en 1996, le beurre de Charentes-Poitou représente 50 % de la collecte des cinq départements de l’ex-région Poitou-Charentes et de la Vendée, soit un volume de 650 Ml ou 30 000 tonnes de beurre transformé par cinq laiteries : Savencia, principal faiseur, et sa marque Lescure, dont le lait est collecté par la coopérative Terra-Lacta ; la Coopérative laitière de la Sèvre et sa marque Échiré ; Eurial avec ses marques La Conviette et Grand Fermage ; les laiteries Pamplie et Montaigu et leur marque du même nom. Le nouveau cahier des charges, enfin validé et mis en œuvre depuis plus d’un an, assure un bonus de ± 30 c€/litres aux éleveurs, selon les opérateurs. Sa légitimité repose sur l’historicité de la production beurrière locale, associée à une phase spécifique de maturation de la crème destinée à sa fabrication.

Un pilier de l’économie du territoire

Côté ferme, le cahier des charges prévoit bien sûr une alimentation des vaches sans OGM ni huile de palme ou additifs chimiques. En revanche, pas d’obligation de surface en herbe ou de temps d’accès au pâturage minimaux, mais des fourrages exclusivement produits sur la zone d’appellation. Dans un contexte très défavorable au maintien du pâturage d’été, il est hérité des systèmes de polyculture élevage typiques de la région. « C’est la régularité d’une alimentation à base d’aliments stockés autoproduits qui assure le lissage de la qualité du beurre au fils des saisons et contribue à la reconnaissance de notre appellation auprès des professionnels », indique Patrick Roulleau, président du Syndicat des laiteries, éleveur en Gaec avec ses deux fils. Les ventes en rayon ne représentent en effet qu'un quart des débouchés, dont l’essentiel se fait vers des artisans des métiers de bouche, capables de justifier le surcoût de l’AOP via des gammes de produits de qualité. « Aller chercher cette valorisation est stratégique pour tout le territoire où l’AOP représente 30 000 emplois induits de l’amont et de l’aval. Elle doit permettre de consolider l’installation de jeunes dans des systèmes de polyculture élevage cohérents, sur des terres aux rendements parfois limités. » Dans cet esprit, le syndicat travail avec les chambres d’agriculture, services de remplacement ou répertoires d'installation pour attirer les éleveurs de demain et séduire des candidats hors cadre familial.

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