Expérimentation L’élevage bovin, nouvel eldorado de l’agrivoltaïsme
Après les ovins, l’agrivoltaïsme arrive dans le paysage de l’élevage bovin, notamment laitier.
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Début mai, des bovins sont entrés pour la première fois sur la parcelle expérimentale de panneaux bi-faciaux photovoltaïques sous forme de haies (0,9 ha), située à l’« Herbipôle » de l’Inrae dans le Massif central (alt : 1 000 m). Ce projet intitulé Camélia, porté par Engie Green depuis 2022, sous la responsabilité scientifique de l’unité mixte de recherche Écosystème Prairial (UREP) de l’Inrae, vise à mieux comprendre l’impact de ces haies photovoltaïques sur la gestion de l’herbe, le pâturage et le comportement des bovins. « Nous allons étudier l’impact de ces panneaux sur la vie du sol, la phénologie des plantes, le microclimat ou encore la biodiversité végétale, avec des chiffres à la clef. Ces panneaux, d’un nouveau type, apportent plus de lumière de par leur forme que les autres. Mais ils vont avoir un impact sur la vitesse du vent et l’humidité de l’air, par exemple », explique Catherine Picon-Cochard, directrice de recherche de l’unité. Le projet devrait durer trois ans et demi, avec un engagement d’Engie à démanteler la structure à la fin. L’effet du chantier et du poids des panneaux sur le tassement des sols sera aussi étudié. Des caméras permettront d’analyser le comportement des bovins (frottements), qui seront équipés de capteurs (température corporelle, podomètre).
Des projets en Normandie
En parallèle, SoléLab, un projet expérimental s’appuyant sur une exploitation laitière, le Gaec de la Vandes, sera lancée prochainement par l’entreprise Qair sur 7 ha en Normandie, « à fonds perdu au départ », souligne Philippe Rollet, son responsable Agri Énergies France (2 M€). Durant le temps de l’expérimentation, soit de cinq à sept ans, « seront étudiés les impacts des installations sur le bien-être animal, la pousse de l’herbe et la mécanisation de la parcelle via des expertises électriques, géobiologiques, agropédologiques, agronomiques et éthologiques », rapporte-t-il. Le Gaec de la Vandes est en traite robotisée avec accès au pâturage. Cinq technologies différentes de panneaux, dont des panneaux verticaux, sur deux parcelles jouxtant les stabulations et la salle de traite seront évaluées. Le montage du projet se partage entre le Gaec, le GFA Larcheveque, Qair et la SPV du Plessis (société de projet). De son côté, Yohann Bizet, éleveur laitier dans le Calvados, a signé pour un projet d’ombrières en lien avec TSE sur 3 ha qui devrait voir le jour en 2024.
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