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Covid-19 Le lait bio ne connaît pas la crise

Tendance. Moins dépendant de la RHF et de l’export, le prix du lait bio ne devrait pas être affecté par les effets de la pandémie.

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Au cours des douze derniers mois, la collecte française de lait bio a franchi la barre du milliard de litres. Au premier trimestre 2020, elle progresse de 13,5 %, grâce à l’arrivée de nouveaux producteurs (+ 157 entre mars 2019 et mars 2020) et à une pousse d’herbe précoce.

Malgré cette croissance à deux chiffres, le prix du lait bio reste sur une tendance haussière : + 1 % au T1, à 491 €/1 000 l. « À l’amorce du pic de collecte du printemps, les prix devraient chuter autour de 420 à 430 €, soit des niveaux similaires à ceux de l’an passé, voire légèrement plus bas, du fait d’un taux de déclassement plus élevé sur la période », indique Benoît Baron, chargé d’étude à l’Institut de l’élevage. En effet, la hausse saisonnière de la collecte bio coïncide cette année avec l’apparition de la crise du Covid-19. Pour limiter la part d’excédents déclassés en filière conventionnelle, certains opérateurs ont appelé les producteurs à modérer leurs livraisons. C’est le cas de l’OP Seine-Loire qui a négocié un plan de baisse de volumes en avril-mai avec deux laiteries, afin de préserver la grille de prix. Biolait, le numéro 1 de la collecte (30 %), a aussi activé un plan de régulation pour avril-mai-juin.

« Nous avons voulu anticiper les risques réels d’un excès de déclassement, explique Ludovic Billard, son président. Aujourd’hui, la tendance est favorable : la collecte est en léger recul, avant de retrouver progressivement des débouchés 100 % bio dans un marché qui se tient bien. » « Malgré 5 à 10 % de déclassement au printemps, le prix du lait 2020 devrait se maintenir sur les mêmes bases que 2019, analyse Benoît Baron. D’autant plus que les producteurs semblent jouer le jeu de la modération demandée par leurs opérateurs et que le confinement n’a pas eu d’impact majeur sur le prix du lait au printemps. »

Une consommation dynamique en GMS

Le mix-produit très différent de la filière bio s’est en effet révélé assez favorable, dans un contexte où les achats se sont concentrés en GMS, où les ventes de produits laitiers ont progressé de 18 % en mars-avril, principalement sur le lait liquide, la crème et le beurre. De plus, la filière bio est moins dépendante de la RHF et des exportations : 90 % des achats reposent sur la consommation des ménages, et la part des exportations est estimée à 5 %. À cela s’ajoute une demande croissante en lait bio qui ne se dément pas et profite aussi bien aux grandes marques qu’aux MDD. Responsable de collecte Eurial-Agrial, Jacques Ménétrier se veut confiant : « Les perspectives sont bonnes pour 2020 et les années à venir. Les crises du passé ont souvent renforcé l’intérêt des consommateurs pour la bio. »

Jérôme Pezon

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