Côtes d'Armor Des éleveurs de porcs ont retenu des acheteurs
Plérin (France), 26 fév 2015 (AFP) - Des éleveurs de porcs exaspérés ont exprimé jeudi leur colère face à la faiblesse des cours, au marché au cadran de Plérin (Côtes d'Armor), et ont retenu durant quelques heures une quinzaine d'acheteurs avec lesquels les discussions ont été « houleuses ».
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Les acheteurs, retenus dans la salle des ventes du marché du porc breton (Mpb) de Plérin par une centaine d'éleveurs, selon une journaliste de l'Afp, ont finalement été « libérés » avant 22h00, a constaté un correspondant de l'Afp. Des forces de l'ordre étaient présentes sur les lieux. Toute la journée, sur le site du Mpb qui sert de référence au plan national, « les discussions ont été houleuses », a raconté à l'Afp la présidente de la section porcine de la Fdsea 22, Carole Joliff.
Au cours de la vente, « les éleveurs, très en colère, ont coupé le courant pour protester contre les cours et arrêter le marché », a ajouté Mme Joliff. « Mais les acheteurs ne veulent pas payer plus cher. Ils disent qu'ils ne peuvent pas répercuter les hausses sur leurs propres acheteurs », a-t-elle poursuivi. « Pour les éleveurs, les jours sont comptés car les trésoreries s'effondrent », a affirmé la responsable syndicale.
Lors d'une action des éleveurs, le 12 février, le préfet des Côtes d'Armor, qui avait reçu une délégation, avait admis qu'il faudrait « un cours à 1,40/1,50 pour que (ces derniers) soient correctement rémunérés ». Les cours très bas, qui selon les éleveurs ne permettent pas de couvrir leurs coûts de production, s'expliquent notamment par l'embargo russe sur la viande de porc, sachant que la Russie représentait, avant l'embargo, le quart des exportations européennes. Autre cause : les salaisonniers et la grande distribution qui s'approvisionnent pour partie à l'étranger pour conforter leurs marges.
Le 12 février, les éleveurs avaient obtenu 5 centimes d'augmentation sur le prix au kilo, établi à 1,088 lors de la précédente vente. « On a pris 10 centimes en deux semaines, mais on en a déjà perdu 3 dans le coût des aliments », a déploré jeudi Didier Lucas, président de la Fdsea des Côtes d'Armor. (Le ministre de l'Agriculture, Stéphane) « Le Foll ne s'occupe pas de nous », se sont plaints des éleveurs pendant les discussions. « Les aides qu'il nous accorde, ce sont des aides à l'endettement. On veut des prix, pas des aides, et vivre décemment de notre métier », ont dit des éleveurs.
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