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L. Jacquin et J. Lecrosnier : « Robot et pâturage ne sont pas incompatibles »

Selon le chargement par stalle, de nombreuses options de gestion existent pour encadrer la sortie des animaux.

Robot et pâturage ne sont pas incompatibles, bien que leur cohabitation nécessite suivi et rigueur pour être réussie. Deux conseillers pour Littoral Normand font le tour des différents points de vigilance à avoir en tête.

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Le passage en traite robotisée engendre souvent un questionnement au sujet du maintien du pâturage. Louis Jacquin et Jonas Lecrosnier, tous deux conseillers pour Littoral Normand, l’assurent : « il n’y a pas d’incompatibilité entre la traite robotisée et le pâturage, mais des points de vigilance à respecter ».

Parmi les bénéfices du pâturage, on peut citer un coût alimentaire moindre, et une amélioration du bien-être animal. Il apporte aussi des bienfaits pour la santé du pied, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une stabulation en aire raclée, souvent associée à une installation en robot de traite.

Deux méthodes pour lier robot de traite et pâturage

Batch milking, l’utilisation comme une salle de traite

Avec une ou plusieurs stalles qui ne sont pas saturées – 30 à 40 vaches par stalle –, le concept du batch milking est simple. « L’ensemble du troupeau revient au bâtiment pour la traite avec une durée de 3 à 5 heures le matin et autant en fin d’après-midi, explique Louis Jacquin. Le pâturage fonctionne comme en système de traite classique et nécessite l’intervention de l’éleveur pour amener les vaches à la traite. »

L’inconvénient de ce fonctionnement réside dans le coût de l’installation ; l’outil est loin d’être saturé et la production est modérée par stalle. Les volets économiques et gain de temps de travail ne sont pas les points forts de cette méthode. « Au niveau du temps de travail, il y a peu de temps à gagner mais surtout une réduction de la pénibilité » lance le conseiller.

Utiliser le robot de traite de manière classique

Ce fonctionnement est le plus courant parmi les éleveurs qui concilient robot et pâturage, parce qu’il permet d’utiliser le robot de traite ‘à sa juste valeur’. Le chargement par stalle avoisine les 50 à 65 vaches en fonction du débit de lait.

« Dans ce cas, les vaches reviennent d’elles-mêmes au robot, et les retardataires sont poussées », indique Jonas Lecrosnier.

Avec cette conduite, la gestion du pâturage devient différente d’une gestion de l’herbe en système de traite. Alors il faut se demander :

Comment motiver les animaux à aller au pâturage ? Comment gérer l’herbe et les différentes parcelles de façon efficace ? Comment faire revenir d’elles-mêmes les vaches au robot ? »

Gérer la sortie des animaux

Selon le chargement par stalle, de nombreuses options de gestion existent pour encadrer la sortie des animaux. « Au-delà de 50 vaches par stalle, il faut mettre en place des équipements spécifiques ou accepter d’intervenir plus souvent, indique Louis Jacquin. Si les stalles sont très peu chargées, on a la possibilité d’ouvrir une barrière et laisser les vaches libres », poursuit-il. Dans ce cas, le temps d’accès à la pâture doit être modulé en fonction du chargement par stalle.

Autrement, et plus classiquement, on gère le pâturage grâce à une porte par le robot ou une porte intelligente.

Pour la sortie par porte de pâturage, on paramètre le logiciel en fonction du type de pâturage choisi. Ainsi, on module l’acceptation de sortie selon le délai de traite ou les horaires de la journée.

Conseils d’agencement au paturage

Si possible, « un point d’eau dans chaque paddock est optimal, sinon viser moins de 200 mètres de distance pour y accéder », explique le conseiller.

Pour que les vaches ne considèrent pas la sortie (ou le retour) comme une contrainte, « il est important que la sortie du bâtiment soit bétonnée, les chemins d’accès stabilisés et bombés pour faciliter l’évacuation de l’eau. Une pente entre 1 et 5 % – en dôme ou sur un côté – permet de limiter l’usure du chemin ».

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