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Le topping, outil de gestion du pâturage tournant

Herbe. Le topping est une pratique alternative au broyage des refus en cours de saison de pâturage. Il est mis en œuvre pour gérer l’épiaison et le salissement des paddocks.

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Sur le principe d’un étêtage mécanique, le topping consiste à faucher un paddock dans les douze à vingt-quatre heures précédant l’entrée des animaux, pour leur faire consommer l’herbe étalée au sol.

Cette pratique intervient pendant la pleine pousse de l’herbe (fin mai à début juin), au moment où débute l’épiaison des graminées. Elle permet de sectionner la montée à épi et facilite la consommation des refus des tours précédents, favorisant ainsi un redémarrage plus rapide et homogène de la prairie. « Ce léger préfanage enlève l’amertume des refus issus des zones de pissats et de déjections accumulés depuis la mise à l’herbe », explique Florent Cotten, consultant chez PâtureSens, cabinet de conseil en production animale, spécialisé dans la gestion du pâturage.

L’ingestion améliorée, pas la production laitière

Une étude néo-zélandaise de 2016 (Lincoln University Research Dairy Farm) a démontré que la quantité d’herbe ingérée permise par le topping est supérieure à celle observée lorsque l’on force les animaux à nettoyer un paddock à l’aide d’un fil avant. « La fauche améliore l’ingestion, mais pas la production laitière, car l’herbe perd de sa valeur en raison du séchage au sol », précise le conseiller. En effet, plus les conditions sont séchantes, plus la valeur alimentaire de l’herbe fauchée au sol tend à se rapprocher de celle d’un foin.

Mais ici, l’idée consiste d’abord à se donner une chance de mieux valoriser toute cette biomasse disponible et à la transformer en lait, plutôt que de se laisser déborder par les refus : c’est donc un moyen de maximiser le pâturage et de réduire les besoins en fourrages stockés, toujours dans l’objectif de diminuer le coût de la tonne de matière sèche ingérée par le troupeau. Pour limiter la perte de valeur alimentaire, la fauche sera réalisée pour une journée de pâturage ou deux.

Pour un redémarrage plus rapide de la prairie

La décision de recourir au topping est prise en observant le stade végétatif de l’herbe, avant d’entrer dans le paddock : « Il s’agit d’observer l’épiaison des graminées au niveau des zones de refus et à l’échelle du paddock. Si les épis commencent à pointer et que les zones de refus n’ont pas été étêtées lors des tours précédents, la fauche est alors une bonne solution de rattrapage. Dans le cas contraire, le surcoût lié à cette intervention n’est pas justifié. »

Par rapport à un broyage classique réalisé après le passage des animaux, la faucheuse laisse une coupe franche et nette, ce qui va accélérer le redémarrage de la prairie en vue des cycles suivants. Un redémarrage homogène sur toute la surface grâce à l’élimination des refus. Par ailleurs, cette coupe, qui intervient avant la floraison des adventices, s’inscrit pleinement dans une logique de maîtrise des rumex et autres chardons…

Si les résidus de fauche sont facilement consommés, le passage du broyeur en cours de saison de pâturage engendre une putréfaction rapide des résidus pouvant répugner les animaux. On prend alors le risque d’aggraver le phénomène de refus.

Jérôme Pezon

© F.Cotten - Le topping se pratique dans les paddocks où l’épiaison n’a pas pu être maîtrisée. Avec une base RGA (ci-contre), la coupe est réalisée à une hauteur d’herbe de 12 à 14 cm (bas du mollet). Dans des prairies riches en graminées et légumineuses de grandes tailles, cela correspond à une herbe hauteur genou.F.Cotten

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