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Couchage des animaux Des alternatives à la paille pour la litière des bovins allaitants

Les plaquettes de bois peuvent constituer une bonne alternative à la paille pour la litière des bovins allaitants.

À l’occasion du Sommet de l’élevage, Arvalis et la chambre d’agriculture des Pays de Loire ont présenté conjointement des expérimentations sur l’usage de bois plaquettes ou d’écorces en alternative à la paille. Même si les essais ne sont pas encore totalement achevés, les premiers résultats sont très encourageants.

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La paille n’est plus une évidence. Alors qu’elle est utilisée de très longue date pour la litière des animaux, elle fait désormais place à d’autres matériaux. Une des causes est la concurrence entre la litière et d’autres usages de la paille : la construction, la méthanisation, le chauffage… Elle est aussi régulièrement enfouie ou exportée.

Des alternatives sont expérimentées : miscanthus, joncs, fougères mais aussi sable ou autres matériaux minéraux. La ferme expérimentale des Etablières (Vendée) de la chambre d’agriculture et la ferme expérimentale des Bordes (Indre) d’Arvalis testent actuellement les litières de bois pour les bovins allaitants. Elles ont présenté conjointement leurs premiers résultats au cours du Sommet de l’élevage 2023.

1,5 kg de bois plaquette pour un kilo de paille

La ferme des Etablières (130 mères en race charolaise et atelier d’engraissement) a testé le bois plaquette. Cette ressource peut être issue des haies de l’exploitation, elle est donc relativement facile d’accès. Le coût d’exploitation est de 70 € par tonne. Avec un usage d’1,5 kg de bois en substitut d’un kilo de paille, la plaquette est donc moins chère que la paille dès lors que le prix de cette dernière dépasse 105 € par tonne.

Si certains pratiquent la litière monocouche avec une alternance de paille et de bois, La ferme des Etablières a quant à elle testé une modalité 100 % bois, avec un réapport tous les 10 à 15 jours. « Les observations montrent que la propreté des animaux est équivalente et que la litière chauffe moins. Jusqu’à 10 degrés de moins qu’avec la paille, rapporte Sixtine Fauviot, directrice de la station. Aucune différence n’a été constatée sur la croissance des génisses ni sur leurs activités (alimentation, rumination, etc) ».

Après curage, la litière a été épandue à l’automne sur une prairie de fauche. Les effets sur les sols, en comparaison avec ceux des litières conventionnelles, ne sont pas encore connus.

Des écorces en alternative

La ferme expérimentale des Bordes (55 Charolaises et 23 Limousines avec leur suite) a testé une litière composée d’écorces. Là encore, aucune différence de propreté des animaux n’a été notée. « Le comportement des animaux, la fréquence des boiteries et des problèmes respiratoires sont identiques avec la litière d’écorces qu’avec la litière paille », dit Antoine Buteau, cogérant de la ferme. La litière utilisée pour les essais a été épandue sur des prairies.

Les écorces présentent des avantages incontestables : la litière monte moins en température et émet moins d’odeurs, en cours d’utilisation et pendant le curage. Elle reste généralement plus sèche que la paille. Elle est cependant plus froide, ce qui peut être un inconvénient pour les veaux. Le paillage est aussi plus délicat en cas d’utilisation de désileuse-pailleuse : il faut nettoyer la machine pour ne pas mettre d’écorces à l’auge.

Le coût des écorces est faible mais la question de l’approvisionnement se pose (à quelle distance, quelle régularité) et il faut aussi de la place pour le stockage. Enfin, le taux de matière sèche doit être d’au moins 75 % pour éviter tout problème sanitaire.

Au final, il ne s’agit pas de remplacer toute la paille mais de trouver une alternative supplémentaire, valable sur le plan zootechnique, notamment dans les périodes où la paille devient chère.

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