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FMB Grand Ouest lance une réflexion sur la création d’une SAS

Jean-Charles Chevalier, Arie Uitenbroek et Denis Jehannin, responsables à l’OP FMB Grand Ouest et à l’AOP FMB, cherchent des solutions pour sécuriser les débouchés des adhérents.

L’abandon d’une partie de sa collecte par Lactalis et les difficultés persistantes des organisations de producteurs (OP) pour peser face aux laiteries incitent l’OP FMB Grand Ouest à aller plus loin en envisageant la recherche d’autres acheteurs de lait.

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L’OP FMB GO a tenu son assemblée générale le 4 février à Luitré (Ille-et-Vilaine), l’occasion de faire le bilan de son activité. Elle compte actuellement 150 adhérents et a signé des contrats avec Lactalis, Savencia, Sill-Malo et Vaubernier. Plusieurs anciens membres de l’OP Ouest’Lait l’ont rejointe récemment, notamment en raison des difficultés rencontrées avec Savencia. « L’OP accueille volontiers de nouveaux membres partageant ses valeurs, mais elle n’a pas vocation à jouer les pompiers », précise Denis Jehannin, qui vient de quitter la coprésidence de l’AOP FMB (1) mais reste au conseil d’administration de l’OP.

En effet, des actions et des réflexions sont en cours et doivent être approuvées par les adhérents. Ainsi, des avenants au contrat ont été signés avec Savencia, qui souhaite avancer avec les éleveurs dans le cadre de sa stratégie RSE (responsabilité sociale et environnementale). « L’entreprise doit réduire son empreinte carbone qui provient à plus de 70 % de ses achats de lait », détaille Guillaume Migault, responsable de région chez Savencia. Les distributeurs mettent la pression. Ainsi, Carrefour a prévenu ses cent plus gros clients, dont Savencia fait partie, que leurs produits sortiraient des rayons fin 2026 s’ils ne respectaient pas les accords de Paris. L’enjeu est donc de taille pour les industriels qui n’ont d’autre choix que de travailler avec leurs livreurs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Lactalis se trouve dans la même situation, mais semble moins pressé d’avancer sur ce sujet avec l’OP FMB.

Des acheteurs cherchent du lait en France

Arie Uitenbroek, président de l’OP, a par ailleurs sondé la salle sur l’idée de créer une SAS. « Quand on voit Lactalis abandonner une partie de la collecte, cela doit nous amener à réfléchir à la sécurisation de nos débouchés. De plus, nous sommes approchés par des acheteurs qui cherchent du lait. C’est peut-être une opportunité, nous devons nous préparer à répondre. » Il cite la laiterie belge Milcobel qui vient d’annoncer sa fusion avec FrieslandCampina, et qui prospecte en France. Jean-Charles Chevalier, coprésident de l’AOP FMB, résume les bénéfices qu’il voit dans la création d’une SAS. « Il s’agit de montrer à nos acheteurs actuels que l’on peut trouver des valorisations ailleurs. Cela peut modifier le rapport de force à l’avantage des producteurs. »

Les éleveurs s’interrogent sur la nécessité d’acquérir un tank, sur les coûts engendrés par la création puis le fonctionnement d’une SAS, sur l’intérêt de lancer une marque via la SAS, voire de se rapprocher de FaireFrance. Le débat rebondit sur la facturation du lait par l’OP, une idée déjà discutée, mais qui a du mal à aboutir.

La réflexion va se poursuivre. Car il est clair que la mise en place des OP et les lois Egalim n’ont pas suffi à renverser la toute-puissance des laiteries face aux producteurs.

(1) AOP FMB : Association des OP FMB Grand Ouest et FMB Normandie.

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