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Prix du lait Les éleveurs, français et européens, dans les abysses du marché laitier

Le prix du lait en France et en Europe poursuit sa baisse. Et compte tenu du délai de réaction des marchés à une éventuelle régulation européenne, la conjoncture laitière européenne ne s’améliorera probablement pas au second semestre 2016.

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Selon Franceagrimer, repris par le Cniel dans sa note mensuelle de conjoncture laitière, le prix du lait était en moyenne de 287 €/1 000 l en mars. En deux ans, le prix du lait a « baissé de plus de 100 €/1 000 l », relève Benoît Rouyer, économiste à l’interprofession laitière.

[Vidéo] Benoît Rouyer (Cniel) : « Dans les pays tiers, la production ralentit »

Selon la FNPL, les prix du lait payés aux producteurs en mai 2016 vont de  « 260 € à 320 €/1 000 l ». Pour certains producteurs de l'Ain, du Cantal et de Bretagne, ce prix approcherait les 200 €/1 000 l.

La cause de cette chute du prix du lait est connue depuis longtemps : l’Europe produit trop de lait depuis la fin des quotas laitiers en avril 2015. Mais, signe « positif » selon le Cniel, « la production tend à se réduire en Nouvelle-Zélande, en Argentine et en Australie », les grands pays tiers producteurs de lait.

La solution aussi est connue et demandée depuis de nombreux mois par les producteurs français : réguler la production par une incitation à la réduction des volumes. Certains pays y sont favorables, comme la France, l’Espagne, l’Italie ou la Finlande, mais d’autres, comme l’Irlande, veulent maintenir le développement de leur production.

Evolution de la production laitière dans quelques pays européens

Evolution de la production laitière dans quelques pays européens (12 mois glissants) (©Cniel)

La conjoncture laitière pourrait s’améliorer en fin d’année 2016 si et seulement si l’Europe parvient à freiner le développement de la production.

Mais il est aussi probable que les éleveurs laitiers ne verront pas de signes tangibles de reprises au cours de l’année 2016. Le temps de réaction des marchés, c’est-à-dire des entreprises de collecte, est toujours très lent quand il s’agit d’une remontée des cours.

Surtout, rien n’est gagné pour voir une régulation effective de la production européenne : lors du conseil informel des ministres européens de l’agriculture, Phil Hogan a encore joué la montre en déclarant : « Nous allons faire le point sur la situation à la fin du mois de juin pour voir si les mesures fonctionnent. Si ce n'est pas le cas, nous verrons comment nous pouvons les améliorer ». Autrement dit, le commissaire européen acte déjà qu’aucune décision supplémentaire en faveur d’une régulation ne sera prise avant l’été.

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