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Tenir ou courir

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Au début de l'année, certaines laiteries décidèrent un prélèvement entre 15 € et 20 €, appelé « ajustement conjoncturel », qui devait être reversé en août-septembre. C'était écrit. Aujourd'hui, on nous annonce que ce remboursement est reporté en novembre-décembre au motif que le prix d'été se maintient au-delà des prévisions. Et pourquoi pas à la saint Glinglin ?

Certaines laiteries allemandes se sont engagées à payer 390 € jusqu'en février (c'était avant la décision de l'embargo russe). Prélever en promettant de redonner six mois plus tard, puis neuf (mais sur quel prix de base ?), quand on voit que les indicateurs du Cniel sont de moins en moins respectés, relève de l'embrouille. Nous avons besoin de trésorerie au printemps et des producteurs qui demandent l'avance Pac à leur banque financent, de fait, par un emprunt, la trésorerie de leur laiterie. Les prix du lait sont élevés, mais les comptes en banque se redressent très lentement. Les résultats comptables sont bons, mais les stocks animaux et végétaux ont augmenté. On autofinance des petits achats pour améliorer un bâtiment, la MSA et les charges, augmentent. Bref, de l'avis général, la tirelire est loin d'être remplie. La spécificité française qui amortit les hausses, mais surtout les baisses, jouera-t-elle encore son rôle quand les prix dévisseront ? Pas sûr. La valorisation des produits frais et PGC, qui limitait les baisses par rapport à nos voisins, ne jouera plus avec la guerre que se livrent les grandes surfaces sur le panier de la ménagère. Moralité, il vaut mieux tenir que courir.

PASCAL POMMEREUL

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