« La croissance du marché mondial nous donne une chance »
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Le développement de la consommation mondiale de lait est une chance à saisir pour les producteurs français, à condition de réformer notre mode de pensée. Vouloir maintenir une forme d'administration de la production, comme le proposent la FNPL ou encore l'Apli, est une vision nostalgique des quotas, ces quotas qui ont réduit considérablement l'esprit d'entreprendre des producteurs de lait par une gestion hyperadministrée et nous ont conduits dans la situation où nous sommes. Notre manque de productivité vient de cette aberration française de la gestion des quotas !
Demain, la lutte entre les bassins laitiers européens est à prévoir.
Elle sera d'autant plus aiguë que beaucoup de nos collègues européens ont intégré les fluctuations des prix du lait dans la gestion de leurs fermes. Nous devons développer notre capacité de production à court et moyen terme. Dès aujourd'hui, nous devons faire la totalité de notre référence nationale. À moyen terme (2020), nous devons atteindre les trente milliards de litres de lait. Ce supplément que nous transformerons en beurre, poudre et autres produits pour l'export, sera un formidable vecteur de croissance économique pour la France avec, à la clé, des milliers de créations d'emplois. Pouvons-nous vraiment refuser cette chance ?
Je comprends que beaucoup de producteurs soient inquiets de ces changements, mais entretenir cette inquiétude comme le font certains afin de garder une emprise sur les producteurs est une faute qui nous conduira au déclin. « La croissance du marché mondial nous donne une chance »
Oui, il faudra plus de lait par UTH. L'optimum est sans doute autour de 400 000 l par producteur.
Oui, par moments, notre revenu ne sera pas meilleur qu'aujourd'hui. Mais une chose est sûre : si nous refusons d'améliorer notre compétitivité, nous ne serons plus là demain. Notre revenu dépend certes du prix du lait, mais aussi du volume que l'on produit. Sur ce plan, nous avons un retard considérable qu'il nous faut combler d'urgence. Car ceux qui nous font croire depuis des années qu'il n'y a pas de rapport entre le revenu et le volume nous trompent. Avec cette politique dogmatique et antiéconomique, la France aura perdu une opportunité de croissance importante. J'invite tous les producteurs qui souhaitent être considérés comme des chefs d'entreprise et qui veulent développer leur production à dire non à la régression et aux idées du passé afin de faire entendre la voix de ceux qui veulent aller de l'avant. La FNPL et l'Apli se sont lancées dans une bataille d'arrière-garde où le seul enjeu est de savoir qui va prendre les places pour tenir les producteurs sous leur coupe et les empêcher de prendre des décisions par eux-mêmes. Si l'on peut expliquer la position de l'Apli par son manque de recul dans le dossier lait du fait de sa jeunesse, on ne peut être aussi tolérant avec la FNPL qui depuis des décennies emmène les producteurs dans un chemin sans issue en contradiction avec le développement de nos fermes laitières !
RONAN JACQUES, ÉLEVEUR DANS LE MORBIHAN.
agriculteurs.entrepreneurs@gmail.com
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