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Neuf laiteries au-dessus des 500 € de prix annuels

Bons gestionnaires, les producteurs français produisent plus pour profiter des prix élevés. Face aux marchés chahutés, les premiers prix de base publiés en octobre par les laiteries traduisent leur prudence, voire leur très grande prudence.

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Enfin ! Des entreprises françaises affichent un prix moyen au-dessus des 500 €/1 000 l (en qualité 42/33, super A et tank en propriété) en moyenne de septembre 2024 à août 2025. Elles ne sont pas nombreuses : 9 sur 47 laiteries et OP dans notre observatoire de lait conventionnel.

Le GIE Avesnois Lait caracole largement en tête. Arrimé au groupe coopératif belge Solarec-Laiterie des Ardennes, ses 524,14 € moyens le démarquent nettement des huit autres.

Malgré tout, son prix de base recule depuis le mois de mars, après avoir plafonné durant trois mois à 510 €. Il s’élève en août à 470 € et de ce fait ne figure pas dans le top 5 des prix du lait mensuels.

Cette baisse reflète-t-elle ce à quoi doivent s’attendre les producteurs laitiers français ? Il est en tout cas opportun de suivre l’évolution du prix du GIE. Les industriels français et européens sont un peu déboussolés par le marché du beurre, qui a perdu 2 000 € la tonne depuis le début de l’été. La collecte européenne, qui a un sursaut inattendu, accentue ce désarroi. Les premières réactions des laiteries françaises sont prudentes. Eurial, le numéro 2 de la coopération, reconduit son prix de base de septembre en octobre : 470 € en Bretagne-Pays de la Loire (465,22 € en Basse-Normandie). Mais on est loin des prix nord-européens. Le leader coopératif Sodiaal, lui, vient d’annoncer un recul de 30 € en octobre et novembre par rapport à juillet et août (450 € contre 480 €).

Bons gestionnaires, les producteurs n’hésitent pas distribuer un peu plus de concentrés à leurs vaches pour profiter du prix du lait élevé. « La baisse spectaculaire du prix du beurre va impacter le prix du lait de la fin 2025 et du début 2026 mais les tendances de marché sont bonnes », estime Yohann Serreau, président de l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis. « La consommation mondiale reste supérieure aux prévisions de production. » Lactalis figure dans le top 10 des prix annuels d’août via l’OP bas-normande OP2LBN (512,28 €) et l’APL Rodez-Unell. D’autres ne sont pas loin. Dans l’Orne, l’OPNC et l’OPLGO flirtent avec les 500 € (498,94 €).

(© GFA)

Lactalis bio : + 18 € en 2025

En bio, c’est plutôt l’inverse. Le mayennais est dans le bas du classement des prix moyens bio (516,62 €). Pour rester dans la course, il a accepté en juillet une revalorisation de 18 € en 2025 le prix 2025 de l’OP Seine & Loire (506 €, contre 488 € en 2024). Faut-il y voir une réaction au départ de producteurs qui sont pourtant au pied du site de Vitré (Ille-et-Vilaine), connu pour embouteiller le lait « Bio engagé » ? Leurs 5 Ml vont rejoindre la Laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel (566,71 € de prix moyen) au premier semestre 2026. Ils suivent l’exemple de leurs collègues conventionnels qui ont quitté Lactalis pour LSDH, emmenant dans leurs bagages des références de l’ordre de 1 Ml.

(© GFA)

L’OP Seine & Loire demande un signal fort sur le prix du lait 2026. Elle s’appuiera sur le prix de revient de ses adhérents qu’elle estime généralement 100 €/1000 l plus élevé que le prix de revient calculé par le Cniel. Celui que l’interprofession a publié le 18 septembre s’élève à 568 €/1 000 l en 2024 (+ 23 € par rapport à 2023).

Les deux démarches équitables en tête

Quant aux prix des deux entreprises Danone Les 2 Vaches (Les Prés rient bio) et Olga, ils traduisent leur appartenance à une démarche équitable et logiquement sont dans le top 3 des prix mensuels. Avec 28,5 € d’écart entre les deux, la première continue de gambader en tête des produits français bio.

Olga reprend 2 des 14 livreurs bio bretons de Savencia et est en discussion avec plusieurs autres. « Ils densifient notre zone de collecte autour de notre site de Noyal-sur-Vilaine en Ille-et-Vilaine », souligne Arnaud Ménard, d’Olga. La non-reconduction de 14 contrats en mars 2026 dans le nord de la Manche contribue à rééquilibrer son équation laitière. Maîtres laitiers du Cotentin en a repris six pour 2,5 Ml il y a un an. Quatre ont migré vers les AOP beurre et crème d’Isigny. Deux sont restés en bio. Biolait en reprend également plusieurs.

L’autre laiterie qui continue de caracoler en tête, cette fois-ci en non-OGM, est Alsace Lait à 534,10 € de prix mensuel en août.

(© GFA)

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