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Emmanuel Besnier « confiant » pour les producteurs

"Nous avons annoncé notre plan de réduction des volumes en septembre et nous avons dénoncé les contrats en février sur une durée de 18 mois [...] On s'est donné plus de temps par rapport au cadre légal", relève Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis.

Interrogé sur la rupture de contrats de 300 producteurs, lors de la commission d’enquête du Sénat sur l’utilisation des aides publiques, le 17 juin, le PDG de Lactalis a montré son optimisme quant à leur devenir.

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« On est très optimiste sur le fait que tous les producteurs auront une solution », a répondu Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, au sénateur Fabien Gay (PCF) lors de la commission d’enquête du Sénat sur l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants, le 17 juin. Ce dernier s’inquiétait du devenir des presque 300 producteurs laitiers dont les contrats ont été rompus récemment. Alors Emmanuel Besnier explique : « Lactalis fait partie de ces entreprises qui gèrent les excédents de la production française et en est le principal intervenant. […] C’est une caractéristique du groupe par rapport à la plupart des entreprises laitières, qui ont toujours adapté leur niveau de collecte aux produits qu’ils vendaient en France », de transformer ces « excédents laitiers ».

Que s’est-il passé ?

Il précise que 40 % du lait français est exporté par l’entreprise, amenant une certaine volatilité. « Lactalis a toujours soutenu et voulu accompagner les producteurs dans leur désir de produire plus. En vingt-cinq ans, on a augmenté d’à peu près 600 millions de litres notre collecte en France. Et, en 2024, nous avons collecté 50 millions de litres de plus qu’en 2023 », continue-t-il. Alors « que s’est-il passé ? », interroge-t-il.

Et de déclarer que ces ruptures de contrats sont en fait le fruit des demandes des producteurs eux-mêmes. Ainsi, « fin 2023-début 2024, il y a eu une crise sur le prix du lait. Et nous avons fait le constat, avec nos OP, que notre système d’acheter du lait et de le transformer en excédant laitier nous donne plus de volatilité que nos concurrents. En 2024, les cours étaient au plus bas. Le prix du lait de Lactalis était momentanément en dessous de nos concurrents et donc nos producteurs nous ont dit qu’ils refusaient cette volatilité et qu’ils voulaient revoir les formules de calculs de prix. Et nous leur avons bien indiqué à ce moment-là que cette nouvelle formule qui privilégie le prix aurait des conséquences sur les volumes puisque les filières de gestion des excédents […] nous mettaient en perte sur ces produits-là. Nous leur avons annoncé, en concertation avec eux, que cette nouvelle formule de fixation du prix du lait nous obligerait à réduire les volumes et donc c’est ce que nous avons fait ». Olivier Rietmann, sénateur (LR) de la Haute-Saône n’a pu s’empêcher de reprendre l’impact de cette décision chez certains producteurs, notamment ceux aux exploitations « isolées, plus petites avec un mode d’agriculture plus extensif », là « où personne ne veut venir vous collecter ». Emmanuel Besnier a renvoyé la balle à d’autres entreprises, « qui veulent développer leur collecte. Nous ne sommes pas dominants dans cette région ».

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