Lactalis rompt le contrat de 270 exploitations laitières
Le groupe Lactalis a annoncé le 25 septembre à l’Unell qu’en 2026, il arrêterait de collecter 150 exploitations dans l’Est et 120 dans le sud de la Loire. L’association d’OP juge cette décision « inadmissible ».
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Emmanuel Besnier, P.-D.G. de Lactalis, avait annoncé en février sa volonté de réduire la collecte française. L’objectif était double, disait-il : moins exposer son mix-produit français aux excédents laitiers transformés en beurre-poudre et, par ricochet, mieux payer le lait de ses livreurs. Le Lavallois a dévoilé le 25 septembre son plan de réduction à l’association d’OP Unell puis par voie de presse dans la soirée. La baisse de collecte concerne 450 Ml étalée de 2025 à 2030 sur les 5,1 milliards de litres français. Elle se fera en plusieurs étapes. La plus immédiate concerne 270 exploitations laitières pour environ 160 Ml à l’horizon 2026 dans deux régions, l’Est et le sud de la Loire.
« Je suis sonné »
La décision est radicale : Lactalis rompt leur contrat. Plus précisément, dans l’Est, ce sont 150 exploitations concernées pour 76 Ml. « Avec 114 adhérents touchés, l’Association de producteurs Lactalis du Grand Est est la plus impactée », indique Nicolas Mauffrey, son vice-président. « Je suis sonné », confie-t-il. L’arrêt du ramassage de leur lait en 2026 s’accompagnera de la fermeture du site de concentration de Xertigny (Vosges). « Les possibilités de reprise de notre lait par d’autres laiteries sont limitées », s’inquiète-t-il déjà.
Dans le sud de la Loire, ce sont 120 exploitations et 79 Ml touchés, dont 94 adhérents de l’Association des producteurs de lait Bretagne-Pays de la Loire (61 Ml selon l’OP). Ils approvisionnent entre autres les concentrateurs de Riblaire (Deux-Sèvres) et de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire). « J’ai pris l’annonce de Lactalis en pleine figure, lâche Delphine Macé, présidente de l’APLBL. L’Unell, dont l’APLBL est membre, a fait des contre-propositions mais Lactalis n’a rien voulu entendre. » Yohann Serreau, président de l’Unell enfonce le clou : « Lactalis délaisse les zones qu’il juge moins rentables. Cela n’a rien à voir avec l’objectif de réduction qu’il affichait encore avant l’été. C‘est inadmissible. »
Un préavis d’un an, peut-être plus
La durée de préavis d’un an prévue dans les contrats-cadres sera appliquée. « Cela pourra être plus », indique Fabien Choiseau, directeur de la collecte France de Lactalis. « Nous allons laisser un temps suffisant long pour mener à bien les négociations, trouver de nouveaux débouchés et accompagner les producteurs. Nous allons faire appel à un cabinet. »
La deuxième étape de la restructuration lavalloise sera à l’horizon 2030 avec le non-renouvellement du contrat de la coopérative alsacienne Unicoolait. Elle collecte pour le géant mondial 160 Ml, dont 25 % en bio. Les deux étapes totalisent de l’ordre de 320 Ml. « L’écart de 130 Ml pour atteindre la baisse de 450 Ml se comblera peut-être par l’évolution naturelle de la collecte. Nous arbitrerons en fonction des marchés », précise Fabien Choiseau.
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