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Isigny Sainte-Mère 28 M€ de résultat pour 264 Ml collectés

La saga d’Isigny est écrite depuis des années par Daniel Delahaye (à droite). À 74 ans, il quitte la coopérative pour prendre sa retraite et donne les rênes de la direction générale à Gérald Andriot (à gauche). Arnaud Fossey conserve la présidence.

La saga continue chez Isigny Sainte-Mère. Malgré le contexte inflationniste, elle maintient son résultat net et poursuit ses investissements.

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La Normandie est la seule région dont la collecte continue de progresser : + 1,4 % depuis le début de l’année contre -4 % pour la France. Isigny Sainte-Mère (Manche et Calvados) contribue à ce dynamisme. Certes, avec ses 264 Ml collectés, la coopérative fait figure de Petit Poucet à côté de Lactalis et Eurial, ses voisins mastodontes, mais elle a de quoi les faire pâlir d’envie. La normande a dégagé un résultat net de 27,75 M€ (- 1,89 %) pour un chiffre d’affaires (CA) de 607,83 M€ (+ 20,26 %). « Les poudres infantiles en représentent 53 % mais cette part est gonflée par les ingrédients achetés dont le coût est répercuté dans nos prix de vente », précise Daniel Delahaye, le directeur général.

Un prix du lait moyen à 513,64 €/1 000 l en 2022

Les 400 adhérents ont perçu l’an passé en moyenne 513,64 €/1 000 l de prix du lait, filières non OGM, AOP beurre et crème d’Isigny et bio incluses. En plus des bonus qualité, la coop avait en effet versé 18 €/1 000 l de ristournes sur les résultats 2021. Cette année, ils viennent de percevoir 15 €/1 000 l sur ceux de 2022 et en moyenne 17,98 € de bonus. Selon notre observatoire, en juin, le prix moyen 12 mois à 523,82 €, hors AOP et bio mais non-OGM inclus, place la coop en deuxième position sur le prix du lait, derrière l’OP Savencia FMB Sud-Ouest. De quoi donner la pêche aux producteurs. « Nous n’enregistrons pas d’arrêt de l’activité laitière chez nos sociétaires au cours de leur carrière, indique Arnaud Fossey, le président. Mais comme partout ailleurs, nous sommes confrontés à un renouvellement des générations insuffisant », ajoute-t-il.

Bien sûr, tout n’est pas un long fleuve tranquille chez Isigny. La construction de la troisième unité de poudres de lait infantiles a pris du retard à cause de vices de construction. Sa mise en route est prévue cet automne, ce qui hissera la capacité d’Isigny à 70 000 t, contre 45 100 t vendues l’an passé.

Tandem réussi avec le Chinois H&H Group

« Nous avons été par moments en rupture de ventes l’an passé », souligne Daniel Delahaye. Durant ces périodes tendues, l’entreprise a arbitré en faveur de son client et partenaire chinois H&H Group, avec lequel l’aventure infantile a pris de l’ampleur en dix ans. Il représente un tiers de ses débouchés aujourd’hui. « Les naissances chinoises sont descendues à 8-9 millions contre 16 à 17 millions avant. Nous développons le Moyen Orient, l’est de l’Afrique et l’Asie au sens large », éclaire Arnaud Fossey. Isigny Sainte-Mère, c’est aussi 35 % de CA en beurre, crème et fromages dont la mimolette pour laquelle elle porte sa capacité à un million de boules par an en doublant la surface de la fromagerie. « Il a fallu batailler dur l’an passé avec les GMS pour au mieux répercuter la hausse de nos charges », rappelle Daniel Delahaye. Le chiffre d’affaires réalisé avec les GMS françaises a progressé de 1,5 % (pour 14 % du CA). Avec + 21,8 %, celui avec les magasins spécialisés et la restauration le dépasse désormais (16,35 % du CA).

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