installation hors cadre familial Ferme à acheter : « 40 à 50 hectares autour de la stabulation laitière »
Les vaches au pâturage seront au coeur de la conduite d’Adrien Hulot. Le parcellaire groupé autour du siège d’exploitation fait donc partie de ses critères pour la reprise d’une ferme. Son épouse, Caroline, espère le rejoindre dans cinq ou six ans.
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Adrien Hulot a une idée bien précise de l’exploitation laitière qu’il recherche : 90 à 100 ha de SAU avec 40 à 50 ha autour de la stabulation laitière, et dimensionnée pour produire 500 000 à 700 000 litres de lait. Trop gourmandes en main-d’œuvre, les fermes à un million de litres et plus ne l’intéressent pas. « Je vais m’installer seul. Peut-être que mon épouse, Caroline, me rejoindra dans cinq ou six ans », explique Adrien.
« Le lait bio sera dans la suite logique de notre démarche »
Son souhait est de produire du lait à l’herbe et à la mode néo-zélandaise¬. Après dix mois en tant que salarié dans un élevage¬ de 550 vaches en Nouvelle-Zélande¬, il est revenu l’an passé convaincu par ce modèle de production. « La vache est faite pour manger de l’herbe et la conduite néo-zélandaise en vêlages groupés permet un travail efficace, estime-t-il. Les tarissements, inséminations, vêlages, soins des veaux se déroulent sur des périodes bien définies. Cela laisse la place à des congés. » Pour lui, pas question d’être constamment absorbé par son métier. Il souhaite au moins trois semaines de vacances dans l’année. « Produire du lait à l’herbe, essentiellement grâce au pâturage, amène logiquement à la bio et respecte le bien-être de la vache, ajoute le jeune Mayennais. Je veux un système performant et simple, avec peu d’intrants, qui favorise la santé des vaches et maintient la biodiversité. »
« S’installer en individuel, pas en Gaec »
Adrien et Caroline – qui partage et soutient les orientations technico-économiques de son conjoint – ont jeté leur dévolu sur le département de la Manche qui, si le couple ne peut pas rejoindre une filière bio, offre des perspectives en appellations d’origine protégée. La localisation de la ferme a également son importance : éloignée des habitations mais relativement proche d’un centre urbain pour accéder facilement aux services et aux loisirs. Car le couple souhaite vivre sur le siège de l’exploitation, dans une maison qui leur plaît. Ils parlent même de coup de cœur. La recherche est focalisée aujourd’hui sur une installation individuelle. Adrien ne l’envisage-t-il pas, malgré tout, au sein d’un Gaec ? « Non, répond-il d’emblée. J’ai été témoin de mésententes entre associés, y compris dans nos deux familles. De plus, je souhaite être maître de mes décisions. »
« 0,60 à 0,70 € de reprise par litre serait raisonnable »
Il espère se lancer en 2021. Vu le nombre de fermes laitières sur le marché, il est relativement confiant. « Mais que c’est dur, soupire-t-il. Les banques sont très exigeantes, le système administratif français complexe et les éleveurs cédants pas forcément à l’écoute des attentes des jeunes. Alors que je suis très motivé, parfois je doute. » Il vise un outil propre et fonctionnel pour un montant de reprise équivalant à 0,60-0,70 € le litre de lait. « Cela permettra de financer quelques investissements par la suite. Ce n’est pas la peine que le cédant en réalise d’importants quelques années avant, comme un robot, pour rendre la ferme attractive. » Il considère que cela augmente le montant de la reprise et enlève des capacités financières au jeune pour adapter l’outil à sa convenance. « En revanche, le cédant ne doit pas lever le pied en fin de carrière. Il doit continuer à entretenir sa ferme et à suivre son troupeau pour proposer un élevage de bon niveau. » Et si, au bout du compte, le projet d’installation échoue, Caroline et Adrien retourneront en Nouvelle-Zélande pour réaliser ce rêve.
Claire HuePour accéder à l'ensembles nos offres :