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UN GUICHET UNIQUE POUR TRAITER TOUS LES PROBLÈMES DE MAIN-D'OeUVRE

Problème d'indisponibilité en période de semis de maïs, de remplacement en cas de coups durs, recherche d'un salarié très pointu ou d'un apprenti… Pôle Emploi main-d'oeuvre répond à toutes les demandes dans les Vosges. © CLAUDIUS THIRIET

Prévus ou imprévus, tous les remplacements sont permis par Pôle Emploi main-d'oeuvre dans les Vosges, qui propose un guichet unique, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

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GÉRER LES PROBLÈMES DE MAIN-D'OEUVRE TOURNE SOUVENT AU CASSETÊTE. Il faut frapper ici pour bénéficier du service de remplacement en cas de coups durs, là pour faire un appel ponctuel à un pareur, et encore ailleurs pour trouver un salarié ou un apprenti. Pas simple non plus de faire face aux contraintes administratives toujours plus prenantes, d'endosser la responsabilité juridique, de régler un problème d'indisponibilité en pleine période de semis de maïs ou d'ensilage, ou encore de gérer un conflit avec son salarié… Tous ces soucis finissent par éloigner l'agriculteur de son vrai métier. Ils ne sont plus qu'un mauvais souvenir en Lorraine depuis la création du Pôle Emploi main-d'oeuvre, une initiative originale en France. Son principe : proposer un guichet unique traitant l'ensemble des problèmes de main-d'oeuvre pour toutes les activités couvertes par la MSA. La création de ce pôle en 2000 à la suite de la dissolution de la Maison de l'élevage dans les Vosges, en charge à l'époque du service de remplacement, tient à un double constat. Le premier : « La main-d'oeuvre, tant en quantité qu'en qualité, est le facteur limitant en élevage. Pour les organisations professionnelles et de services, l'oublier, c'est prendre le risque de disparaître avec les éleveurs », rappelle Laurent Ferry, directeur de Pôle Emploi main-d'oeuvre. Autre constat, tout aussi lucide : « Avec de moins en moins d'agriculteurs, en Lorraine comme ailleurs dans certaines zones, les structures de services et de conseils atomisées n'ont plus leur place sur le territoire. En effet, comment disposer, dans un organisme de compétences diverses et pointues, d'une équipe d'encadrement adaptée sans s'appuyer sur un nombre d'agriculteurs élevé ? »

Pas simple néanmoins de passer à la pratique. L'objectif du Pôle Emploi main-d'oeuvre lorrain n'est vraiment abouti que dans les Vosges où il couvre les domaines du remplacement, complément de main-d'oeuvre, parage et apprentissage. En Meurthe-et-Moselle, Moselle et Meuse, le remplacement est encore géré par des structures départementales (FDSEA ou groupements d'employeurs) avec lesquelles Pôle Emploi main-d'oeuvre ne désespère pas de trouver des accords.

RÉPONDRE À TOUTES LES DEMANDES DES ÉLEVEURS

Leitmotiv de la structure : répondre à toutes les demandes des éleveurs. C'est ainsi que les salariés de Pôle main-d'oeuvre sont spécialisés dans des compétences différentes et complémentaires. « Et si la compétence n'existe pas à l'intérieur, nous la recherchons à l'extérieur », explique Laurent Ferry. Les demandes de compléments de main-d'oeuvre sont multiples : conduite du troupeau, semis de maïs, bûcheronnage… Chaque demande est assortie d'un devis spécifique en fonction du profil du salarié. Les tarifs varient de 17 €/ heure pour l'emploi de salariés peu spécialisés à 25 € s'il s'agit de profils plus pointus, tels que moniteur d'équitation ou porcher de haut niveau. Pôle Emploi est également sollicité pour se substituer aux agriculteurs dans le cadre de l'embauche. Il met à leur disposition un salarié partagé ou permanent. L'agriculteur n'est plus confronté aux difficultés administratives. De plus, Pôle Emploi prend en charge et règle les problèmes relationnels, voire les conflits susceptibles d'être portés devant le tribunal des prud'hommes.

« UNE STRUCTURE QUI SE DONNE LES MOYENS DE SES AMBITIONS »

Preuve que l'initiative répondait à un besoin, la structure a grandi très vite, passant de cinq salariés en CDI (contrat à durée indéterminée) à sa création à vingt-cinq aujourd'hui. Les autres salariés sont en CDD (contrat à durée déterminée). En tout, cet organisme compte 120 salariés (49 « temps plein ») pour un chiffre d'affaires de 1,5 M€ et un volume d'activité de 64 000 heures. Il n'y avait que 7 000 heures au compteur en 2002. Depuis 2010, Pôle Emploi adhère au GIE Inel. Son objectif : mutualiser les fonctions d'encadrement, d'informatique et de communication avec d'autres organisations d'élevage (Optival, Gènes Diffusion, Groupe Oxygène) et faire ainsi des économies. Il a aussi la volonté de fidéliser ses salariés et cultiver le sentiment d'appartenance à l'entreprise. Pour Laurent Ferry, « le défi consiste désormais à maîtriser les coûts afin que les services restent attractifs, dans un contexte difficile pour les producteurs laitiers ».

DENIS SCHANG

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