INUTILE DE S'ACHARNER DANS LE TRAITEMENT DES MAMMITES
Les praticiens sont souvent sollicités pour pre scrire des traitements de mammites cliniques pour une troisième tentative, voire u ne quatrième et plus. Que faut-il en penser ?
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
POUR UNE MAMMITE CLINIQUE, IL FAUT DISTINGUER LA GUÉRISON CLINIQUE, qui est caractérisée par la disparition des symptômes locaux et généraux, et la guérison bactériologique, qui correspond à la disparition de la bactérie responsable de l'infection, sous réserve que son identification ait été effectuée par un examen bactériologique avant le traitement. Une nouvelle analyse trois semaines après permet de vérifier son absence. Cela ne se fait pas en routine, mais la guérison bactériologique peut être approchée indirectement par le comptage cellulaire entre trente et soixante jours après l'épisode. Inférieur à 300 000 cellules par millilitre de lait, on considère qu'il y a bien guérison.
DEUX OBSERVATIONS À 2 ET 5 JOURS APRÈS LE DÉBUT DU TRAITEMENT
La réussite du traitement d'une mammite est conditionnée par la rapidité avec laquelle est mis en oeuvre le traitement, et donc la qualité du dépistage. Le traitement prescrit par le vétérinaire dans le cadre du suivi permanent doit être adapté aux espèces bactériennes présentes sur l'exploitation. Bien sûr, l'observance du traitement conditionne également la guérison. Quelle que soit la spécialité utilisée, il est recommandé de faire deux observations : à 2 jours et 5 jours après le début du traitement. À 48 heures, aucune dégradation ne doit être notifiée. À 5 jours, le lait doit être blanc sans la présence de grumeaux et le quartier souple. En cas d'anomalie lors de ces deux observations clés, il sera nécessaire de reconsidérer le traitement : changement de famille dans le premier cas, augmentation du temps de contact ou de la concentration dans le second cas. Il est donc normal d'avoir encore des grumeaux jusqu'à cinq jours et il n'est pas opportun de changer de traitement à ce stade-là.
Que faire lors d'échec de traitement ou de rechute la deuxième fois ? Il est conseillé de réaliser une analyse bactériologique sur le prélèvement de lait qui aura été fait avant la mise en place du traitement. Son résultat déterminera alors la spécialité à utiliser.
TARISSEMENT AVEC UN OBTURATEUR
En cas de troisième infection dans le même quartier, il est conseillé de ne plus traiter en surveillant la mamelle. En effet, les chances de guérison sont tellement faibles qu'il n'existe plus d'avantage économique ni sanitaire à traiter l'infection. Dans ce cas, le tarissement du quartier avec un obturateur interne de trayon est préconisé.
Évidemment, il n'est pas possible de tarir un tel quartier avec un traitement antibiotique hors lactation en raison de la diffusion du principe actif dans les autres quartiers qui seront traits. Cette solution répond également à la limitation des intrants médicamenteux dans le cadre du plan Écoantibio 2017. Les échecs de traitement peuvent s'expliquer par la capacité de certaines bactéries à s'internaliser dans les tissus de la mamelle, dans les leucocytes et dans des micro-abcès. Il faut également savoir que le taux de réussite moyen des traitements en lactation, évalué par le pourcentage de vaches qui ont un comptage cellulaire inférieur à 300 000 entre trente et soixante jours après l'épisode clinique, est de 60 % tous germes confondus, sachant que certaines espèces sont plus faciles à traiter que d'autres.
C'est seulement cinq jours après le début du traitement que l'éleveur doit s'assurer que le lait est blanc, sans présence de grumeaux, et que le quartier est souple. © CLAUDIUS THIRIET
Pour accéder à l'ensembles nos offres :