LES LAITS AU-DELÀ DES 400 000 CELLULES EN HAUSSE
La qualité cellulaire se dégrade. En Basse- Normandie, 12 à 19 % des éleveurs ont reçu un avertissement au premier trimestre. Du jamais vu.
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LA QUALITÉ CELLULAIRE SE DÉTÉRIORE FORTEMENT CES DERNIERS MOIS. En Basse-Normandie, au premier trimestre, le pourcentage de producteurs livrant du lait classé hors normes, c'est-à- dire au-delà de 400 000 cellules/ml, atteint 14 % dans la Manche, 12 % dans l'Orne et 19 % dans le Calvados. « Il y a bien longtemps que nous avons été confrontés à des résultats aussi médiocres dans le département », s'alarme Calvados Conseil Élevage.
Et l'organisme d'avancer plusieurs explications. La redistribution de quotas, la rallonge de quota en fin de campagne, voire la fusion de troupeaux obligent à conserver les vaches dites « à cellules » pour réaliser toute la référence. En rythme de croisière, elles auraient été réformées. Cette analyse est confirmée par le taux de renouvellement enregistré dans les élevages du Calvados : inférieur à 30 % en 2010-2011. « En situation sanitaire non saine, ce taux est insuffisant pour abaisser la pression microbienne », estime- t-il. Une autre explication plus conjoncturelle est avancée : une hygrométrie assez élevée au premier trimestre, avec à la clé un développement plus rapide des germes. Conséquence de ces deux phénomènes : le contrôle laitier 14 évalue 20 à 30 % de mammites cliniques en plus cet hiver par rapport à l'hiver précédent.
PRÉVENTION : QUATRE MESURES CET ÉTÉ
1. Avant l'arrivée des génisses : « La première est de réformer les vaches incurables avant les vêlages des génisses, conseille le contrôle laitier 14. Si ces dernières sont traites après des laitières à réservoirs mammaires, elles risquent d'être contaminées. » Autre mesure : contrôler la machine à traire et changer les manchons trayeurs avant le vêlage des primipares. Elles ne seront pas ainsi perturbées par les nouveaux réglages.
2. Hygiène de traite : maintenir le post-trempage des trayons l'été. Les éleveurs ont tendance à l'arrêter car ils sont propres. « Un trayon propre ne signifie pas qu'il est indemne de germes. » La suppression du post-trempage expose également les trayons à la déshydratation. Les plaies ou les cassures qui peuvent suivre augmentent le risque d'agressions et de mammites. Au minimum, il faut utiliser un produit de trempage à effet cosmétique. En amont, l'été, des lingettes pré-imbibées sont suffisantes pour nettoyer les trayons.
3. Tarissement : avant de renouveler le protocole de tarissement 2010, en faire le bilan à partir des comptages cellulaires réguliers. « Si plus de 70 % des vaches qui présentaient un problème de cellules au tarissement sont guéries, c'est-à-dire retrouvent une numération cellulaire inférieure à 300 000 au vêlage, cela prouve qu'il est efficace. L'éleveur peut le poursuivre. » Si le taux de guérison flirte avec les 50 %, contacter le vétérinaire pour un protocole plus adapté.
4. Alimentation : veiller à respecter les préconisations alimentaires habituelles durant le tarissement et la transition vers le vêlage. Couvrir les besoins des animaux en phosphore, calcium et magnésium pour éviter une baisse immunitaire.
HYGIÈNE EN STABULATION
L'hygiène n'est pas cantonnée à la seule salle de traite.
• Box de vêlage : après chaque vêlage, il faut le curer pour évacuer les éjections liquides de l'animal.
• Aires paillées : bien évidemment, les aires paillées doivent être maintenues propres et leur température à 10 cm de profondeur ne doit pas dépasser les 38°C.
• Logettes : ajouter de la paille ou de la sciure pour empêcher l'humidité de s'installer. Elle est propice au développement bactérien. De même, nettoyer les pertes de lait.
• Après la traite : interdire l'accès au couchage pour laisser le temps au sphincter des trayons de se refermer. « Ces mesures ne sont pas des solutions miracle mais elles sont toutes nécessaires pour améliorer la situation sanitaire des élevages. » Elles sont d'autant plus indispensables que la nouvelle réglementation pourrait s'orienter vers un durcissement des arrêts de collecte.
CLAIRE HUE
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