MÉTRITES : APRÈS VÊLAGE : D'ABORD SUR LES TARIES
Dans bien des cas, la solution à des métrites en série en début de lactation est à rechercher dans la gestion du tarissement.
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BIEN SOUVENT, QUAND LES MÉTRITES TOUCHENT UN GRAND NOMBRE DE VACHES EN DÉBUT DE LACTATION, c'est lors du tarissement qu'il faut chercher la solution, notamment quand les taries sont trop grasses et/ou manquent de magnésie. En visitant des élevages, il n'est pas rare de voir ce genre d'animal qui délivre mal, débute difficilement sa lactation et mange insuffisamment (creux du flanc gauche pas assez rempli). Son système immunitaire, déjà classiquement déprimé au moment du vêlage, a du mal à prendre le dessus car la vache maigrit excessivement et son foie est surchargé par l'excès de graisses mobilisées.
STRATÉGIQUE : LE BILAN ANION/CATION
Bien sûr, on voit l'animal perdre de l'état, mais on peut également suivre le rapport TP/TB qui doit toujours être supérieur à 0,7. À défaut, la vache est en déficit énergétique et mobilise ses graisses. Elle est alors bien plus sensible aux infections et peut présenter métrite et mammite. Il est également possible de suivre des paramètres sanguins tels que la glycémie et certains corps cétoniques ou même, dans certains cas, faire des dosages d'acide gras non estérifiés (Agne).
Le bilan anion/cation de la ration (Baca) des vaches taries est également important. S'il est trop élevé, les vaches au vêlage risquent davantage de ne pas délivrer ou même de faire une « fièvre de lait ». Et ces facteurs augmentent le risque d'apparition de métrites. Si plus de 8 % des vaches ne délivrent pas, il y a alors certainement un problème de ration des vaches taries. Mieux vaut limiter des aliments comme la luzerne pendant la période de tarissement, aliments riches en calcium et à Baca très élevée. Et il faut bien sûr distribuer un minéral adapté. L'ajout de chlorure de magnésium dix jours avant le vêlage peut changer nettement les choses, mais on voit également un grand nombre d'améliorations rien qu'en ajoutant de la magnésie au tarissement.
Si la vache est trop grasse en fin de tarissement et mange insuffisamment, pour limiter les risques d'acétonémie et d'amaigrissement excessif, on peut ajouter de petites quantités de monopropylène glycol en début de lactation, voire en fin de tarissement.
DES PROBLÈMES INFECTIEUX PEUVENT AUSSI JOUER
Bien sûr, les métrites en série ne sont pas toujours dues à des erreurs de gestion du tarissement. Des problèmes infectieux comme une épizootie de fièvre Q, de chlamydiose… peuvent aussi en être l'origine. Des écouvillons utérins ou deux sérologies à un mois d'intervalle sur les mêmes vaches permettent de poser un diagnostic. Un grand nombre d'autres causes peuvent être identifiées comme le manque d'hygiène au vêlage, l'intervention trop systématique au vêlage, la circulation de maladies immunodépressives telles que la BVD… Quoi qu'il en soit, pour ne pas laisser se dégrader les résultats de reproduction, les métrites doivent être diagnostiquées et traitées au plus tôt.
Des injections d'anti-infectieux dans l'utérus sont utilisées, associées ou non à des injections de prostaglandines différées de quelques jours pour obtenir une bonne vidange de l'utérus. L'injection d'antibiotiques par voie générale peut également s'avérer nécessaire dans les cas les plus graves.
Le vaginoscope est un outil qui permet de dépister le plus tôt possible une métrite non visible (peu d'écoulements purulents). Reste à bien désinfecter l'outil entre deux animaux, pour éviter toute contamination. On peut aussi utiliser un gant à usage unique pour inspecter les glaires cervicales. © CLAUDIUS THIRIET
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