RÉSOUDRE UN GROS PROBLÈME DE CELLULES EN ÉLEVAGE BIO

NOUS SOMMES DANS UN ÉLEVAGE EN AGROBIOLOGIE avec 120 vaches prim'holsteins et un quota de 500 000 l de lait, dont une partie est transformée sur place. La dégradation des comptages cellulaires de tank est récurrente depuis un an, avec de fortes montées pendant l'été 2013. L'analyse épidémiologique à partir des documents disponibles, c'est-à-dire le nombre de mammites, les comptages de tank et les résultats d'un comptage cellulaire effectué sur les animaux traits fin juillet, indique les éléments suivants : des niveaux cellulaires nettement dégradés depuis un an (maximum 940 000 cellules par millilitre de lait en août) ; un niveau infectieux matérialisé par le pourcentage de concentrations cellulaires individuelles inférieures à 300 000 cellules par millilitre de 46 %, alors qu'il devrait être de 85 % ou plus ; un pourcentage de mammites cliniques évalué à 75 % à partir des prescriptions thérapeutiques prescrites et délivrées.

À ce stade de l'analyse, les résultats chiffrés sont divergents et ne permettent pas d'identifier la bactérie dominante. La prévalence indique un modèle contagieux alors que le nombre de mammites cliniques oriente vers un modèle environnemental.

PALLIER L'INSUFFISANCE DES DONNÉES CHIFFRÉES

D'un commun accord avec l'éleveur, trente-neuf bactériologies ont été effectuées sur des quartiers positifs au test California Mastitis (CMT) à partir des vaches à concentration cellulaire élevée présentes lors de la traite. Nous avons réalisé un nombre conséquent de bactériologies pour pallier l'insuffisance de données chiffrées et le fait que les excrétions de Staphylococcus aureus sont transitoires. Les analyses bactériologiques ont été réalisées avec les tests rapides Vétorapid. Les résultats sont les suivants : neuf quartiers stériles, dix-neuf Staphylococcus aureus, dix Staphylococcus coagulase négatifs et cinq streptocoques. La majorité de Staphylococcus aureus et coagulase négatifs indique un modèle contagieux, confirmé par l'homogénéité des souches déterminée à partir du test Céfinase, effectué sur onze souches de Staphylococcus aureus. Ces bactéries ont pour habitat la mamelle et la peau des trayons et se transmettent lors de la traite. L'hygiène et la technique de traite sont donc fortement impliquées, comme le confirme l'analyse de la prévention de l'apparition des infections mammaires qui est très insuffisante.

MISE EN PLACE D'UNE VACCINATION EFFICACE SUR STAPH. AUREUS

Dans le but d'améliorer le plus rapidement possible et durablement la situation, un plan d'assainissement en urgence puis un plan de surveillance ont été proposés. Concernant le plan d'assainissement, la mise en place d'un prétrempage capable de réduire fortement la population de Staphylococcus aureus résidente sur le trayon a été prescrite. Cette pratique ne figurant pas dans le cahier des charges bio, une dérogation sur prescription a été demandée pendant un temps limité. Le port de gants et un produit de trempage à base d'iode ont été demandés ainsi que l'élimination des premiers jets matin et soir dans un bol à fond noir.

La mise en place d'une vaccination avec Starvac, qui réduit la prévalence et l'incidence des infections mammaires dues à Staphylococcus aureus et Staphylococcus coagulase négatif, a été prescrite. Dans le plan d'urgence, les modalités de traitement au tarissement et en lactation ont été précisées. Concernant le plan de surveillance, celui-ci sera fondé sur la mise en place de comptages cellulaires individuels mensuels pour identifier les animaux infectés et des bactériologies sur les mammites survenant dans le premier mois après vêlage et sur les vaches à concentrations cellulaires élevées.