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LE BVD UN VIRUS FRÉQUENT QU'IL FAUT SURVEILLER

DIDIER LEPOUTRE, VÉTÉRINAIRE EN PYRÉNÉESATLANTIQUES

Lorsque certaines pathologies prennent plus d'importance que d'habitude, il faut envisager un dépistage sur le troupeau.

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PARMI LES MALADIES VIRALES FRÉQUEMMENT RENCONTRÉES en élevage, le BVD (maladie des muqueuses) est certainement la plus fréquente, même si sa présence dans les troupeaux passe parfois inaperçue.

Certes, depuis des années, ce virus est connu et de nombreux troupeaux sont vaccinés. Mais n'occasionnant pas de symptômes caractéristiques, il peut ne pas être diagnostiqué. Il n'y a pas de prophylaxie nationale de cette maladie virale (contrairement à l'IBR). Seuls certains départements mettent en place des mesures de recherche systématique, plus ou moins élaborées, sur les troupeaux ou lors de l'introduction d'animaux. Quand le virus circule dans un élevage, il provoque des symptômes très variables, ce qui explique la difficulté à le diagnostiquer d'après les signes cliniques uniquement. Il faut y penser lorsque certaines pathologies de troupeaux prennent plus d'importance que d'habitude : des avortements embryonnaires nombreux, des diarrhées néonatales, des problèmes respiratoires qui guérissent mal avec des mortalités fréquentes, une recrudescence de mammites et des retards de croissance sur certains jeunes animaux. Face de ce type de pathologie, il faut se demander si l'on connaît le statut de son troupeau vis-à-vis du BVD et, si non, penser à le rechercher.

TROIS MÉTHODES DE RECHERCHE

PRÉSENCE D'ANTICORPS DANS LE SANG d'un animal de plus de six mois. Si c'est positif, cela implique que l'animal a été contaminé par le virus (ou qu'il a été vacciné). Plus l'animal est jeune, plus cela traduit une infection récente du troupeau. Un sondage sur quelques jeunes chaque année est une méthode intéressante de surveillance.

PRÉSENCE D'ANTICORPS DANS LE LAIT DE TANK deux à trois fois par an. Cela met en évidence une augmentation du taux d'une analyse à l'autre, permettant de suspecter l'entrée du virus dans l'élevage (ou une vaccination). Mais ce test est approximatif et demande une confirmation par des analyses de sang. Cela reste un moyen d'alerte, mis en place dans certains départements.

PRÉSENCE DU VIRUS DANS LE SANG OU SUR DES ORGANES DE VEAUX MORTS (rate plus particulièrement). Cette méthode permet de repérer le virus sur les animaux récemment infectés (le virus peut rester trois semaines environ dans l'organisme), mais surtout de trouver les IPI (infectés permanents immunotolérants) qui sont des animaux porteurs du virus depuis la naissance et excréteurs permanents, donc contaminants. L'introduction du virus se fait souvent lors de l'arrivée d'un animal provenant d'un élevage infecté. S'il est IPI, il contaminera progressivement les autres animaux. Si une vache est en début de gestation, son foetus peut devenir un futur IPI. Il est donc recommandé, lors de l'entrée d'un animal en provenance d'un troupeau au statut inconnu, de faire une recherche de portage du virus du BVD. De la même manière, la contamination peut se faire par contact proche et la mise à l'herbe contribue à la contamination des troupeaux entre eux, l'exemple type étant les mélanges de troupeaux lors de la transhumance dans les zones de montagne. Votre vétérinaire est à même de vous conseiller pour le dépistage et la mise en place de mesures de prévention adaptées à votre élevage.

Le virus est souvent introduit dans le troupeau par l'intermédiaire d'un animal provenant d'un élevage infecté, soit par achat, soit par contact proche au pâturage

© PHILIPPE DESCHAMPS

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