Méthanisation agricole : les clés de la réussite
Diversification. Le nombre d’unités agricoles de méthanisation en fonctionnement ne cesse d’augmenter. Face à cette évolution, de nombreux éleveurs s’interrogent : quel intérêt économique ? Quels sont les points de vigilance ? Comment aborder le projet ?
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La méthanisation permet, à partir de matières fermentescibles, de produire du biogaz, qui sera valorisé en énergie. Les premiers projets de méthanisation ont été réalisés principalement pour produire du biogaz qui, par une action de cogénération, génère de l’électricité et de la chaleur. Cette dernière n’étant pas toujours facile à valoriser, les projets plus récents se concentrent sur l’injection directe de biométhane dans le réseau de gaz. D’autant que le raccordement d’un producteur est possible jusqu’à une dizaine de kilomètres de la conduite de gaz, et que 40 % des frais engendrés sont pris en charge par l’État. Face à la nécessité d’investissements importants, un accompagnement en différentes étapes s’avère indispensable. Un tel projet s’inscrit dans la durée. Entre la phase de réflexion et la mise en service, il faut prévoir de trois à cinq ans. Chaque étape est essentielle à la réussite du projet, qui bénéficie d’un contrat de rachat de l’électricité ou du biométhane sur quinze ans.
Qui porte le projet ?
Un projet peut être de type individuel, petit collectif (concerne deux ou trois exploitations) ou gros collectif (implique une zone géographique). Pour choisir le format adéquat, il convient d’estimer le volume des intrants qui constituent le gisement. Ce sont habituellement des déjections, des cultures intermédiaires (Cive) ou, accessoirement, une culture principale (généralement du maïs ensilé).
Où implanter la centrale ?
Il faut rechercher le meilleur lieu d’implantation de la centrale pour optimiser le coût d’investissement. L’acceptabilité du projet au niveau local reste un incontournable.
Quel produit fini : électricité ou biométhane ?
Si le réseau de distribution de gaz est proche, il est possible d’y injecter le biométhane, ce qui réduit le coût. Au-delà de 10 km environ, il faudra opter pour la cogénération.
Comment estimer la faisabilité ?
Elle s’étudie à partir des données chiffrées – faisabilité technique et économique –, en vue d’obtenir la meilleure rentabilité.
Quels choix juridiques ?
Sur ce plan, le projet implique d’établir :
un choix de statut d’entreprise ;
un règlement intérieur (droits et devoir des associés) ;
un pacte d’associé (afin d’anticiper tout mouvement d’associé) ;
les contrats d’approvisionnements (qui apporte quoi) ;
les contrats de reprise (qui récupère le digestat, la chaleur si production d’électricité…).
Comment financer ?
Dans tous les cas, il faut disposer de fonds propres. Les partenaires financiers imposent une participation des associés au capital ou en compte courant. Il est aussi possible de bénéficier de subventions.
Quelle rentabilité ?
Une fois appréhendé les intrants, il faut choisir un procédé et obtenir des accords de financements. Il est important de mesurer la rentabilité du projet, avant d’accepter l’éventuelle prise de risque.
Quelles obligations ?
Le volume de matière traité quotidiennement conditionne le régime des installations classées. Il convient de mettre à jour les plans d’épandages.
Bien évidemment, la liste des points abordés n’est pas exhaustive. Comme dans tout projet, chaque cas est différent.
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