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L'HOMÉOPATHIE CONTRE LES CRAMPES, ÇA MARCHE

GUIOUILLIER, VÉTÉRINAIRE EN MAYENNE

Quand les anti-inflammatoires et l'apport de phosphore ne donnent pas satisfaction, pensez à l'homéopathie.

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NOUS SOMMES RÉGULIÈREMENT CONFRONTÉS À DES VACHES LAITIÈRES QUI SE DÉPLACENT DIFFICILEMENT et surtout peinent à se tenir debout. Elles présentent des raideurs ou des contractions au niveau des membres postérieurs avec des signes de crampes. Les solutions thérapeutiques classiques à base d'anti-inflammatoires et d'apport de phosphore sont quelquefois décevantes. En Mayenne, deux cas ont été rapidement résolus grâce à un remède homéopathique.

CAS N° 1 : CRAMPES EN STABULATION

Une première vache prim'holstein, en troisième lactation, m'est présentée le 30 octobre 2012. Elle a des crises de contractions des membres postérieurs de plus en plus fréquentes, aggravées lorsqu'elle marche sur le béton. Pour manger, elle s'appuie contre le cornadis, puis passe la tête pour accéder à la ration. Uriner ou déféquer est douloureux, comme si elle avait mal aux reins. Une fois les articulations « réchauffées », elle se déplace plus facilement. Ses contractions sont pires à droite. Elles sont apparues à la suite de son dernier vêlage (sans aide, avec un gros veau).

C'est une vache douce, calme. Cependant, elle ne se laisse pas faire quand il s'agit de lui faire avaler de force quelque chose. Avec les autres vaches du troupeau, elle reste craintive et est rejetée. Dans ses antécédents, elle a fait une mammite de type colibacillaire du quartier arrière droit en décembre 2011. Ce n'est pas une super-laitière. En salle de traite, elle est toujours en tête du premier lot, et toujours du même côté. Pourquoi ? « Afin de pouvoir sortir rapidement et aller manger, me répond l'éleveur, et aussi peut-être par crainte des autres. » Il précise que, même petit veau, elle présentait ce comportement de crainte envers ses congénères.

Je retiens quatre symptômes caractérisant l'expression de sa pathologie : la peur de ses congénères qui ne s'explique pas, le fait de passer toujours en tête et du même côté en salle de traite, ses symptômes de crampes, sa douleur améliorée par le mouvement prolongé.

Ils me conduisent à un remède homéopathique unique. Cinq granules seront données matin et soir, pendant trois jours(1). Dès le lendemain de la première prise, les crises sont moins violentes et cette vache retrouve une démarche totalement normale en 72 heures, sans rechute depuis trois mois.

CAS N° 2 : CRAMPES EN PRAIRIE

Le second cas m'est présenté le 31 octobre. La vache est au champ car, depuis 8 jours, elle se lève de plus en plus difficilement et surtout tient de moins en moins longtemps debout. L'éleveur ne veut plus prendre le risque de la rentrer en salle de traite. Elle est vêlée depuis cinq mois et a été inséminée il y a quarante jours. C'est une vache sans histoire, calme.

Que s'est-il passé avant que n'apparaissent ces signes ? Selon l'éleveur, son état s'est dégradé après des pluies abondantes. Elle a commencé par piétiner en salle de traite, puis à mettre plus de temps à rentrer du champ. Malgré la douleur, elle conserve un bon appétit, tout en maigrissant, car elle reste relativement longtemps couchée au champ. Elle grince des dents. Elle se lève avec difficulté en prenant son temps, puis elle semble mieux après s'être dérouillée sur quelques dizaines de mètres. Néanmoins, sa démarche demeure saccadée et douloureuse. À l'examen clinique, je note qu'elle est gestante.

Je retiens de l'examen clinique et de l'observation de symptômes caractéristiques : contractions des muscles et tendons, douleurs améliorées par le mouvement continu, suites de temps pluvieux. Ces conclusions me permettent de prescrire un remède homéopathique unique, différent du premier cas, qui sera donné matin et soir pendant trois jours, à raison de cinq granules à chaque prise(1). Sa démarche s'améliore en 24 heures. À nouveau, elle suit le troupeau. De ce fait, elle recevra ensuite le remède une fois par jour dès le troisième jour pendant deux jours. Elle retrouve alors une démarche tout à fait normale, sans rechute au bout de trois mois.

(1) En homéopathie, à chaque cas son remède. C'est pourquoi le nom n'est pas indiqué pour éviter des erreurs en automédication.

Démarche douloureuse mais améliorée par des mouvements continus, ces symptômes sont caractéristiques des crampes.

© claudius thiriet

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