MAINTENIR LE BOX DE VÊLAGE PROPRE ET DÉSINFECTÉ

LES ANIMAUX SONT LOGÉS EN STABULATION DÉJÀ DEPUIS DEUX À TROIS MOIS. La pression microbienne s'accentue. Plus que jamais il faut veiller à une bonne hygiène au vêlage. Objectif : préserver la santé de la vache, permettre au veau de démarrer sur de bonnes bases, sans oublier sa propre santé.

QUELS ÉQUIPEMENTS ?

La conception du box de vêlage est l'une des clés de la réussite. Il doit être aménagé au sein de la stabulation pour ne pas isoler l'animal de ses congénères. Muni d'un bon éclairage, il doit être spacieux pour manipuler une vêleuse facilement (4,5 m sur 4,5 m). La vache doit pouvoir s'y relever sans glisser. Un béton rainuré ou recouvert d'un tapis, bien paillé, est recommandé. Si ce n'est pas le cas, accepter une couche de fumier recouverte d'un large paillage bien propre. Ce n'est certes pas l'idéal mais elle permet une bonne accroche des pattes. La terre battue présente aussi cet avantage. En revanche, le box est plus difficile à laver et à désinfecter. Il faut recourir à un mélange utilisé dans les bâtiments avicoles(1). Attention aux substances corrosives, il faut se protéger avec des gants et une tenue appropriée (voir REL n° 206, p. 50). Disposer d'au moins deux box pour gérer plus facilement les vêlages. Tous deux doivent leur être exclusivement réservés. Force est de constater que le plus souvent, ils ont un double usage : vêlage et infirmerie, ce qui va à l'encontre du bon état sanitaire du troupeau. Le box comprend un cornadis avec une barrière ou un portail à césarienne.

QUELLES MESURES D'HYGIÈNE ?

Avant toute manipulation, bien se laver les mains. L'éleveur doit porter des gants et une blouse-tablier propres, si possible à usage unique. Cette dernière le protège des projections de liquide amniotique et du sang qui sont fortement contaminants si le troupeau est atteint de fièvre Q.

L'éleveur nettoie la vulve avec du savon, de l'eau tiède et un torchon. Attention, seau et torchon doivent être propres. Pour ne pas utiliser ce que l'on a sous la main, prévoir un rangement dédié. Bien sécher la vulve pour éviter les contaminations intérieures car l'humidité réactive les bactéries. Une fois le veau né, vider son cordon ombilical du reste de sang. Désinfecter le nombril par trempage ou pulvérisation avec des produits à base d'iode. Certains éleveurs utilisent de l'eau de javel. C'est totalement contre-indiqué. De même, il ne faut pas ouvrir le cordon ombilical pour une pulvérisation intérieure d'antibiotiques. Le cordon étant creux, l'éleveur risque de provoquer une infection en faisant remonter les germes par pression.

QUE FAIRE EN CAS D'URGENCE ?

Prévoir des cordes de vêlage et un bâton de 50 cm sur lequel elles sont attachées. Il donnera plus de force à l'opérateur en cas de vêlage assisté, avant de recourir à la vêleuse.

Préférer une vêleuse de type Vink 600 ou 800 aux autres vêleuses. Sa tête épouse le bassin de l'animal et ne glisse pas. Elle permet à une personne seule de vêler la vache.

Si le veau est groggy, l'éleveur pourra le réanimer à l'aide d'un analeptique cardiorespiratoire, en gouttes dans le nez (le plus pratique) ou en injection. Ce produit doit être à portée de main, dans une trousse de soin du veau dans laquelle on trouve aussi le désinfectant iodé, un thermomètre, un clamp pour le cordon ombilical, etc. Le veau pourra être attaché la tête en bas à un crochet ou une potence, installé dans le box, durant une minute. Objectif : lui dégager les voies respiratoires.

FAUT-IL SÉPARER LE VEAU DE LA MÈRE ?

Cette mesure est indispensable dès la naissance si l'élevage est atteint de paratuberculose, cryptosporidiose ou coccidiose.

QUAND FAUT-IL DÉSINFECTER LE BOX DE VÊLAGE ?

L'idéal est de curer, nettoyer et appliquer un bactéricide-virucide- sporicide après chaque vêlage pour éviter les contaminations de proche en proche. Sinon, retirer les bouses et les produits de parturition avant l'arrivée de la vache suivante. Apporter de la paille propre. Profiter des creux d'une semaine à 15 jours durant la saison de vêlages pour faire des microvides sanitaires.

Dans tous les cas, réaliser a minima un vide sanitaire annuel d'au moins trois semaines.

(1) Pour 100 m2 : 20 kg de sulfate d'ammonium + 10 kg de chaux vive. Ajouter de l'eau pour arriver à 100 l.