RÉAGIR VITE AUX PREMIERS SYMPTÔMES DE LA GRIPPE
Bien plus précoces qu'on ne les attendait, les premiers cas de grippe sont apparus début novembre.
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PATHOLOGIE VIRALE, LA GRIPPE INDUIT IMMÉDIATEMENT UNE BAISSE DE PRODUCTION visible sur l'ensemble du troupeau. Elle se décline de deux façons.
La grippe respiratoire : une partie des animaux se met à tousser et présente des écoulements nasaux muqueux (transparents dans un premier temps) et des mouvements respiratoires amplifiés, avec une fréquence respiratoire augmentée (plus de trente mouvements par minute).
La grippe intestinale : une partie du troupeau présente des diarrhées nauséabondes, parfois sanguinolentes. Ces deux symptômes peuvent être associés. À ce stade, la pathologie n'est pas grave et pourra être gérée facilement. Ces symptômes peuvent aisément être confondus avec des pathologies parasitaires. Avant d'incriminer la grippe, il faut s'assurer que les animaux sont correctement déparasités car cette année, les cas de strongyloses respiratoires et intestinales sont fréquents. Les maladies parasitaires n'induisent que rarement des hausses marquées de température. C'est un signe qui permettra de différencier ces deux affections. Les problèmes plus sérieux surviennent en cas de surinfections bactériennes. Dans ces cas-là, les écoulements nasaux deviennent purulents, plus épais et de couleur jaune, voire verte. Les animaux touchés sont beaucoup plus affaiblis et leur appétit chute très rapidement. Le recours à une antibiothérapie sera alors impératif.
LES DISPOSITIONS À PRENDRE
Aux premiers signes (baisse de production, toux et écoulements nasaux avec ou sans diarrhée), il faut isoler les animaux touchés, cette pathologie étant très contagieuse. Ensuite, il faut mettre en place des mesures.
• Un traitement symptomatique de base : apporter de la vitamine C et, si possible, de l'aspirine. En cas de toux plus prononcée, un fluidifiant bronchique antitussif pourra être associé (bromhexine par exemple). Pour traiter les diarrhées, il convient d'utiliser des pansements intestinaux de type argile benthonique ou kaolin technique.
• Une surveillance accrue du troupeau : prendre tous les jours la température de tous les animaux. Ce suivi au jour le jour permet de suivre l'évolution de la maladie dans le troupeau jusqu'à disparition des signes et la fin de l'épisode.
• Les animaux les plus touchés et présentant des signes de surinfection devront être mis sous antibiotiques à large spectre, éventuellement associés à un anti-inflammatoire à visée antipyrétique. En cas de diarrhées très sévères, l'administration d'antitions biotiques oraux associés à du charbon (sulfadimidine + sulfaguanidine) peut être envisagée.
LES MESURES DE PRÉVENTION
Il faut identifier les facteurs de risque d'apparition de la grippe. Ce sont les courants d'air, le manque de ventilation, la surpopulation et de fortes variations de température. Les animaux les plus sensibles sont bien évidemment les jeunes… Les surinfections peuvent être catastrophiques. Il est donc important de surveiller les veaux de la même manière que les adultes et d'agir plus rapidement. Il faut également être attentif à leurs conditions de logement… ils sont trop souvent dans des espaces sombres et non ventilés. Une vaccination est possible, mais elle ne sera efficace que si elle est associée à une bonne gestion zootechnique et environnementale.
Prendre quotidiennement la température de tous les animaux du troupeau permet d'être réactif face à la propagation de la maladie. © JÉRÔME CHABANNE
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