MALADIE DE SCHMALLENBERG ATTENTION AUX VÊLAGES DE CET HIVER
Pour certains, une vigilance sera de rigueur quand commenceront à vêler les laitières en début de gestation, sorties cet été.
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JUILLET DERNIER, APPEL D'UN ÉLEVEUR À LA TÊTE D'UNE SOIXANTAINE de très hautes productrices. L'urgence du moment concerne cinq d'entre elles. Elles ont brusquement chuté en production depuis un à trois jours, passant de 25-45 à 5-10 litres par jour, sans raison apparente. Elles sont à tous les stades de lactation. Deux d'entre elles ont une température avoisinant les 39,5°C. Les trois autres n'ont pas de fièvre. Toutes mangent un peu mais les rumens ne sont pas pleins. Le reste de l'examen clinique est normal : pas de troubles digestifs, pas de corps cétoniques, une glycémie et des urines normales, ainsi que les muqueuses et l'auscultation… Pas de métrites non plus. L'examen de la ration n'est pas plus parlant : pas de changement majeur récent, pas d'anomalie sur les enregistrements du contrôle laitier. Le niveau de production du troupeau, quelques jours plus tôt, dépassait les 30 l pour un mois moyen avoisinant les 7°C. Rien à signaler enfin sur les critères cliniques d'évaluation de la ration (poils, urines, corps cétoniques, glycémie, rumination, bouses…).
LA FCO était DÉJÀ PASSÉE PAR LÀ
La discussion avec l'éleveur me rappelle que ce troupeau avait été l'une des premières victimes de la FCO dans notre région. Les animaux avaient alors été fortement touchés avec de grosses chutes de production… Les antigénémies FCO étaient toutes positives. Ces vaches sortent d'ailleurs dans un pré au bout de la stabulation où passe une rivière… un site qu'affectionnent les moucherons. Ce sont eux les vecteurs du virus de la FCO, mais aussi celui de la maladie de Schmallenberg. L'hypothèse va se révéler juste.
Les prises de sang pour une recherche d'anticorps contre cette maladie de Schmallenberg sont réalisées dix jours plus tard pour attendre que les animaux aient « séroconverti ». Elles reviennent positives… Aucune naissance de veau malformé n'avait encore été constatée dans ce troupeau alors que plusieurs cas sur des bovins et de nombreux cas sur des ovins ont été constatés les mois passés dans les exploitations environnantes. Ces naissances d'animaux malformés étaient compatibles avec un passage du virus vers les mois d'octobre à décembre. Les vaches du troupeau visité, elles, étaient toutes rentrées à cette époque. Les moucherons n'entrant que peu dans les stabulations, les vaches n'avaient pas été contaminées alors. Elles l'ont donc été durant la période estivale. Il faudra donc se méfier ici et ailleurs des vêlages des animaux en début de gestation à cette époque. À l'évidence, une surveillance rapprochée des vaches vêlant à partir de décembre sera donc nécessaire, car, même si de nombreux veaux malformés sortent par les voies naturelles, un certain nombre de ces vêlages nécessite une césarienne.
En attendant, les vaches en chute de production ont été mises sous propylène glycol, méthionine, vitamine B12 et sorbitol pour éviter l'amaigrissement et l'acétonémie. Mais aussi pour essayer de stimuler l'appétit. Résultat, elles ont remangé normalement au bout de quelques jours. Toutefois, il a fallu une bonne quinzaine de jours pour que les niveaux de production remontent.
Certaines vaches en début de gestation cet été ont pu être au contact de moucherons porteurs du virus de Schmallenberg. © CLAUDIUS THIRIET
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