Index taureaux 2023 - Monbéliards La génétique sans cornes arrive sur le marché

Ils sont au nombre de quatre sur le marché. Les taureaux porteurs du gène sans cornes sont bien présents cette année dans les catalogues après plus de dix ans de sélection. Il a fallu effectivement introduire ce gène par croisement avec d’autres races (introgression), car la mutation n’était pas présente dans la race montbéliarde. Elle n’était jamais apparue spontanément. Le sans-cornes est un caractère dominant. Il existe deux types d’allèles sans cornes, un allèle celtique, chez la fleckvieh par exemple, et un allèle frison, principalement en race holstein. Ranger P, Redhot P, Spencer P (Umotest) et Tonic P JB (Eva Jura) sont encore hétérozygotes, mais la gamme des homozygotes (PP) apparaîtra d’autant plus vite que la semence de ces taureaux sera utilisée.

Quatre taureaux hétérozygotes

Tonic P JB se caractérise par un profil production avec une bonne production laitière (1 258 kg), de bonnes mamelles (122) et un indicateur de reproduction très correct (1,1). Il présente un taux de parenté intéressant car le plus bas de notre sélection. Il pèche cependant par son aptitude bouchère (83).

Ranger P se retrouve, lui, plutôt dans un profil fonctionnel avec une bonne longévité (2), une bonne santé mamelle (1,9) et de bonnes facilités de naissance (95), de reproduction (1,7) et de vitesse de traite (105). Redhot P a un Isu de 147 avec une quantité de lait de 1 579 kg. Il reste plus faible, par contre, dans ses TP (-1,4) et TB (-1,5) avec une morphologie à 108. Il ne rentre pas dans notre classement, tout comme Spencer P (Isu à 150, 1 320 kg de lait, TP à - 0,8 et TB à - 2, morphologie à 115 avec des facilités de vêlage à 95). Les trois taureaux sans cornes d’Umotest sont issus de trois pères différents et de deux lignées femelles, afin de proposer des origines diversifiées. Ils seront proposés en semence sexée uniquement.

À noter également un taux de parentalité élevé pour bon nombre de taureaux, allant globalement de 6 à 7 %, voire plus, signe d’un taux de consanguinité plutôt élevé, ce qui n’est pas surprenant au vu des schémas de sélection. À l’avenir, ce type d’indicateur ne devrait pas se réduire, « mais ce qui est important c’est de maîtriser le rythme annuel d’augmentation », précise Guillaume Fayolle, responsable du schéma génétique et de la coordination opérationnelle chez Umotest.

Strass, bon sur tous les profils

Parmi les taureaux, Strass se distingue sur les trois profils, même s’il n’apparaît que sur un dans les tableaux présentés. Il est clairement sur le podium racial.

Disponible en semence sexée, il présente de bons indicateurs en aplombs, mamelles, tempérament et même en valeur bouchère. Il est facilement utilisable sur génisses. De son côté, TempliJB remplit les critères aussi bien pour un profil production que morphologie. Fils de Panini JB (Isu : 166, TP : 2,2, TB : 3,1, morpho : 121) et petit-fils de Nexen JB, il est issu d’une mère dont la production atteint 7 928 kg de lait en première lactation. Le montage génétique portait sur un profil plutôt morphologie du côté paternel et laitier du côté maternel. Il est aussi très améliorateur en aptitude bouchère (121). Soult JB, lui aussi, cumule deux profils, morphologie et fonctionnels avec, là encore, une bonne aptitude bouchère (109). « Il y a dix ans, les aptitudes bouchères étaient peu mises en avant. Les taureaux améliorateurs sur ce critère se comptaient sur les doigts d’une main », explique Maël Pobel, technicien programme de sélection montbéliarde JB chez Eva Jura.

D’autres taureaux dont la descendance plaît

D’après le technicien, d’autres taureaux sont intéressants, à l’instar de Spécial JB (production et morphologie) dont la mère est fille de Javel PAT. Mère à taureaux, elle a dans sa descendance dix taureaux diffusés, comme Obsalim JB, Pirovac JB ou Sarval JB.

Maël Pobel cite aussi Oxode JB avec un profil production et morphologie, qui commence à être confirmé avec l’arrivée de ses filles (Isu : 155, lait : 1 120, morpho : 132, mamelle : 124). Il est un fils de Mercury JB et de la vache Hexode, une habituée des concours avec 64 976 kg de lait produits en six lactations. Reste aussi le taureau Otedor JB (Isu : 152), fils de Lacuzon JB, qui « ramène beaucoup de fonctionnels », selon Maël Pobel.

Chez Umotest, Guillaume Fayolle met en avant le taureau Sandero« avec des taux positifs et de jolis atouts sur le format. Il arrive à conjuguer lait et valeurs bouchères. Il est facile en matière d’accouplement ». Stromae, en profil fonctionnel, est également intéressant sur le plan de l’originalité de sa génétique. Il est facile d’accouplement de ce fait, avec « un très bon succès sur le terrain », pointe Guillaume Fayolle. Le taureau Nyx (profil morphologie) de six ans, avec 492 filles dans son évaluation « est un taureau qui s’est bonifié au fil du temps. Il affiche une descendance qui convient très bien sur le terrain aussi », ajoute Guillaume Fayolle. Côté morphologie, Sniper JB reste bien le numéro 1 (152), suivi par Smiley qui se maintient dans le top 5 racial, avec un profil relativement laitier dans cette gamme (Synth lait : 44).