PRIM'HOLSTEIN : LA NOUVEAUTÉ SE TROUVE PARMI LES JEUNES
La campagne démarre avec des catalogues présentant surtout des jeunes taureaux. Promis par la génomique, les progrès sur les fonctionnels restent modérés.
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LA RENTRÉE EST EN AVANCE POUR LES ENTREPRISES de sélection holstein. Dans la foulée de la sortie d'avril, toutes ont profité du Concours national de Fougères pour sortir leurs nouveaux catalogues. La race s'aligne sur le calendrier international. Une évolution qui traduit aussi une saisonnalité moins marquée qu'autrefois de la campagne d'insémination.
On compte un peu plus de deux cents jeunes taureaux mis en service pour une cinquantaine de confirmés. Une proportion qui reflète celle des IAP. Chez Évolution, on constate que 70 % des inséminations se font avec des taureaux sans descendance. Origenplus est à 80 %. Mais la croissance s'essouffle et on semble parvenir à un plateau.
Les taureaux confirmés ont tous démarré leur carrière avant d'avoir des filles. Il n'y a donc plus guère de réelle nouveauté dans cette catégorie. Leur intérêt réside d'abord dans leur fiabilité.
Car les jeunes sont mis en service avec des CD de 65 à 70. Souvenez-vous, avant la génomique, le seuil de 70 devait être franchi pour que les index soient publiés. Avec des niveaux inférieurs, il n'est pas étonnant de constater des fluctuations d'index relativement importantes d'une sortie à l'autre. Et ce, même si aucune fille n'est entrée dans l'index. Le poids de l'ascendance reste relativement important dans le calcul des index malgré la génomique. Les fils de Palermo et de Super sont particulièrement affectés (voir tableau).
Cette tendance vers des CD faibles va se poursuivre puisque les pères à taureaux issus de mâles eux-mêmes sans descendance, sont de plus en plus nombreux. Par exemple, sur près de 80 jeunes taureaux à plus de 170 points d'Isu mis en service en septembre 2013, une trentaine a gagné ou perdu au moins quatre points d'Isu (compte tenu de la variation de la base). Pourtant, un seul a vu ses filles prises en compte dans le calcul (Etui). Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que ces jeunes taureaux ne doivent pas être multipliés dans les troupeaux. Mieux vaut se limiter à quelques doses pour chacun.
RESTER VIGILANT SUR LA VARIABILITÉ GÉNÉTIQUE
L'accélération du rythme de sorties promise par la génomique est bien au rendez-vous. Le renouvellement est rapide et il devient difficile de mémoriser les taureaux et leur pedigree. Dans ce contexte, attention à la variabilité génétique ! Les jeunes taureaux sont contemporains des femelles à accoupler. Il faut remonter dans les pedigrees pour repérer les éventuelles ascendances communes. En revanche, les progrès espérés sur les index fonctionnels tardent à se concrétiser. Sur la dernière année, la valeur de la base n'a pas bougé sur l'index reproduction. Il est vrai que ce poste est peu héritable. Il faut du temps pour progresser. Comme il évolue de manière antinomique avec la production laitière, celle-ci risque d'être pénalisée par une sélection très axée sur la fertilité. Plus que jamais, la sélection résulte d'un compromis. À chacun d'établir ses priorités et de gérer durablement les accouplements sur cette base.
Malgré tout, parce que les éleveurs utilisent en priorité les taureaux bien indexés en reproduction, les progrès devraient se voir sur les nouvelles générations. « L'index reproduction moyen des taureaux mis en service par Évolution est de 1 cette année contre 0,7 l'an dernier », précise Jean-Yves Dréau, chez Evolution.
Pour élargir l'offre de taureaux bien notés en fonctionnels, Gènes Diffusion met au catalogue deux taureaux confirmés importés. Mais d'une manière générale, ce sont surtout les jeunes taureaux qui affichent des index reproduction permettant de progresser.
Tendance notable dans la stratégie de sélection des éleveurs, l'utilisation de doses sexées progresse rapidement. L'offre s'est élargie et avec la fin des quotas, la demande en génisses s'accentue. Dans ce domaine, une innovation technologique est attendue pour la fin de l'année. Elle devrait réduire de moitié la perte de fertilité des doses sexée.
PASCALE LE CANN, AVEC LA COLLABORATION DE RÉMY VERMES, PRIM'HOLSTEIN FRANCE
DYONN. Numéro deux du classement des taureaux confirmés, Dyonne (Gènes Diffusion) est noté 1 en reproduction avec un CD à 95.
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