Trois gènes de résistance à la paratuberculose identifiés
Holstein. Les chromosomes 12, 13 et 23 de la holstein accueillent chacun un gène qui joue un rôle contre la paratuberculose. Cette découverte ouvre la voie à une lutte par la sélection génétique.
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La paratuberculose est une maladie majeure, qui affecte deux tiers des élevages laitiers français. Les plans d’assainissement sont aujourd’hui les seuls moyens de lutte par le dépistage d’animaux atteints et leur réforme, et par des bonnes pratiques. La découverte de trois gènes chez la holstein et d’un chez la normande ouvre de nouvelles perspectives. C’est ce à quoi conclut l’Inrae dans une publication parue en mars dernier dans la revue scientifique Genetics Selection Evolution.
En France, dans le Grand Ouest, le Nord et l’Est, 1 644 vaches holsteins et 649 normandes suivies en plan d’assainissement et classées en animaux sensibles ou résistants à la paratuberculose ont été génotypées. Un lien statistique a été établi entre ces phénotypes et trois régions du génome holstein, appelées aussi QTL, associées à la résistance ou à la sensibilité à la paratuberculose. Chez la holstein, ces QTL sont positionnés sur les chromosomes 12, 13 et 23. Chez la normande, seul un chromosome est identifié : le 23. L’étude génétique va plus loin, puisqu’elle met en évidence sur les QTL la présence de trois gènes qui expliqueraient la résistance ou la sensibilité à la maladie : le gène ABCC4 sur le chromosome 12, le CBFA2T2 sur le chromosome 13 et le IER3 sur le chromosome 23.
Trois gènes déjà connus dans les maladies intestinales
Cependant, qui dit observation statistique ne dit pas automatiquement explication d’un phénomène. Il a donc fallu vérifier par une étude bibliographique la pertinence de ce que révèle le génotypage des holsteins et normandes.
Elle met en évidence que ces trois gènes font partie d’un ensemble de gènes d’intérêt participant à l’immunité générale de l’individu. « Chez la souris, le rat ou l’homme,ABCC4, CBFA2T2etIER3sont identifiés comme associés à une inflammation intestinale et à une anomalie intestinale morphologique ou physiologique. » Une expérimentation en laboratoire a par ailleurs confirmé qu’IER3 est associé à une inflammation intestinale. Certains variants dans les séquences codantes influencent leur expression vers la résistance ou non à la paratuberculose. De là à établir un lien entre l’expression de ces variants et la résistance à la paratuberculose, il n’y a qu’un pas, que les généticiens franchissent. « La paratuberculose est une maladie entérique causée par la bactérie Mycobacterium avium paratuberculosis. Ces gènes sont donc de bons candidats à l’explication de la résistance ou de la sensibilité à la paratuberculose », détaillent les auteurs.
Index de résistance : l’espoir en holstein
L’étude ouvre des perspectives prometteuses. Face à la difficulté d’éradiquer cette maladie contagieuse, la sélection génétique, avec la création d’un index de résistance, se présente comme une alternative pour les vaches holsteins. En race normande, il faut encore attendre, l’effectif de 649 vaches étant trop limité pour pouvoir tirer des conclusions sérieuses.
Claire HuePour accéder à l'ensembles nos offres :