Show de transition pour la vingt-deuxième édition avant l'ère du tout-génomique.
Pas question de remettre en cause l'Expo Umotest, grosse machine de communication et de relationnel à l'adresse des éleveurs montbéliards français et étrangers. Mais son contenu va évoluer. Impossible avec la génomique d'aligner les descendances des tout jeunes taureaux. En revanche, l'expo pourrait voir des lots de génomiques confirmés, ayant assez d'atouts pour une seconde vie commerciale. Cette 22e édition, organisée pour faire passer ce message, a une dernière fois laissé un poids important aux descendances de polygéniques. Il est vrai que les dernières années ont été fructueuses.
JEAN-MICHEL VOCORET
Le profil racial type
Les onze Triomphe plantées à l'entrée d'Umotest ont fait leur job : montrer que la montbéliarde est revenue, avec ce géniteur et d'autres, à un type d'animal bien plus équilibré dans la puissance dans l'avant-main et la couverture musculaire. Rien à voir avec des taureaux plus extrêmes comme les deux Micmac, Urocher ou Ugostar, dont quatre filles étaient aussi présentes. Logique, avec des vaches aussi puissantes dans le corps et la largeur de poitrine (121), bien campées sur leurs membres (115), dotées de bonnes mamelles (114) et avec une bonne condition corporelle (112), que le juge du jour Maxime Merméty, de Haute-Savoie, ait été séduit par ces filles Triomphe. Dans le tiercé du prix championnat, il a en retenu deux dans le type d'animal solide qu'il affectionne.
Le Papayou surprise
Brink est le Papayou que l'on n'attendait pas franchement l'été dernier. À 154 d'Isu, il se place dans le top 10 des géniteurs indexés sur descendance, avec tout ou presque dans sa valise. On ne lui reprochera que son index santé mamelle (- 0,7). Pour le reste, chapeau bas : du potentiel (844 kg), associé à du TP (0,8). Une morphologie complète (120) : un type équilibré avec de la largeur de poitrine (109) et de l'aptitude viande (106), des aplombs solides (115) et un pis sans faille (117).
Le meilleur des Ralban
À 150 d'Isu, Calgary, né sur une Natif JB, est le meilleur des Ralban disponibles. Il associe potentiel (835 kg) et TP (1), comme recherché dans son montage génétique. Sa morphologie (119) est aussi très attractive. Ses filles sont grandes (118), très profondes (126/121) mais normales en largeur de poitrine (101). Les bassins (114) sont surtout longs (125), les aplombs dans la normale (100) avec des jarrets droits (128). Le pis (111) et les trayons (108) ne manquent pas d'atouts. Calgary n'a en vérité qu'une vraie limite d'utilisation : il ne passe pas sur génisses.
Programmée pour ça
Cumulez les atouts de mamelle d'Urbaniste (119) et Micmac (126), vous obtenez Fantaisie (à Damien Pourcelot, du Doubs), l'une des dix Urbaniste de service présentées, la meilleure mamelle du jour. Appréciez la dimension et l'implantation des trayons, le bloc arrière, tant dans les attaches, que dans la force du ligament et surtout dans l'équilibre vraiment remarquable… l'un des points forts des Urbaniste (125) et des Micmac (129).
Une Genumo Avenir au top
L'illustration du schéma de sélection Umotest a été l'occasion de braquer les projecteurs sur onze mères à taureaux. Parmi elles, Exception, une Robin/ Pernan, la dernière femelle à taureaux de la lignée Upette, n'est pas passée inaperçue. C'est elle qui a ravi la palme de championne du jour à la barbe de deux Triomphe. Le juge a apprécié sa solidité. Témoin : la force de son dos, son excellent bassin, ses membres très sains et sa mamelle, « idéale » à ses yeux. On pouvait juste lui souhaiter une largeur de poitrine plus éclatée.
Variable et n°1 en potentiel lait
Sorti fin 2012, Bigmac n'est pas passé inaperçu pour son seul 4.1 de coefficient de parenté. Il est aussi n°1 en lait (1 555 kg) tout en offrant une morphologie sans gros défauts. Gare seulement à la profondeur de flanc (91), la largeur de poitrine (93), les aplombs (92) et l'aptitude viande (84). Vigilance aussi sur les taux (TP et TB : - 2 et - 2,7). On appréciera, en revanche, son faible volume de pis (111) à ce niveau de potentiel.
Passé direct à la case père à taureaux
Christiano (Piombo/Masolino/Cantadou) fait partie des derniers taureaux évalués sur descendance qui, en 2008, ont été génotypés. Bien avant l'arrivée de ses filles en production, il a ainsi pu être retenu comme père à taureaux, fort de ses niveaux d'index fonctionnels, ses qualités d'aplombs et de mamelle. Christiano n'a donc pas été remis en service. En revanche, l'un de ses fils, Friand, l'a déjà été dans la gamme Genumo Profil mamelle et aplombs, et cela en semence sexée.