Login

« Une SCI citoyenne a permis notre installation avec un capital réduit »

Marion Henry, une des associés du Gaec Le Buis Sonnant, dans les Côtes-dArmor, transforme tout le lait à la ferme.

Le Gaec Le Buis Sonnant n’a pas eu besoin d’emprunter pour démarrer son activité. C’est une SCI (société civile immobilière) qui a acquis les bâtiments et une partie des terres. Ils ont gagné un Inel d’or dans la catégorie S’installer.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Ils sont quatre associés travaillant ensemble depuis 2022 au Gaec Le Buis Sonnant, à Plouguernével (Côtes-d’Armor). Sophie Linay et Maxime Biton ont commencé l’activité en 2016. Marion et Benjamin Henry les ont rejoints ensuite. « On aurait pu emprunter pour acheter les bâtiments et un peu de terres, raconte Marion. On a préféré mobiliser les gens autour de nous pour les intéresser à notre projet. » Les quatre associés partagent une inquiétude face au manque d’installations en agriculture, et une volonté de développer cette activité qui dynamise les territoires. Ils voulaient s’appuyer sur des races locales adaptées à leurs régions et aux circuits courts.

https://dai.ly/k7kIx5KDOMdPsiBuJta

Chacun a activé ses réseaux et il est vite apparu que la nature du projet, son attachement au territoire, était séduisant. C’est ainsi que la SCI agricole et citoyenne de Kerleo a vu le jour. Elle rassemble 170 actionnaires qui ont tous acquis au moins une part à 250 €. Ce capital a permis d’acheter le corps de ferme et les 16 hectares l’entourant, pour le louer au Gaec. Les quatre associés ont eux aussi acheté une part chacun. Le reste des terres a été acquis par la Foncière Terres de liens.

Élevage bio et vente directe

Sereins quant à la pérennité de leur structure, les quatre associés ont pu se consacrer à leur ferme. « Nous élevons 30 vaches bretonnes pie noir et 45 porcs blancs de l’Ouest en bio », précise Maxime. Sur 65 ha, le Gaec produit 10 ha de blé noir qui est vendu, autant de mélange céréalier destiné aux porcs et le reste est en herbe, le plat unique des vaches. Les animaux sont élevés en plein air.

Maxime Biton et ses associés ont choisi d'élever des vaches bretonnes pie noir. (© P. Le Cann)

L’abattoir voisin, situé à Rostrenen, abat un cochon par semaine et c’est un charcutier du coin qui le découpe. Les 60 000 litres de lait produits sont transformés sur place en beurre, fromages, crèmes et autres. C’est pour consommer le petit lait que les premiers cochons sont arrivés. Une partie des produits est vendue à la ferme dans le magasin ouvert tous les vendredis matin. Presque tout le reste part au marché de Rostrenen, le mardi.

Les actionnaires de la SCI sont devenus à la fois des clients et des prescripteurs. Ils contribuent ainsi doublement au succès de la ferme. Certains ont aidé les éleveurs pour des gros travaux, tels que la réfection des toitures ou la plantation de haies. Et, surtout, la SCI sécurise l’avenir. « Si l’un de nous s’en va, la ferme peut accueillir un nouvel associé qui n’aura qu’à enfiler ses bottes sans se soucier d’investir des milliers d’euros », conclut Marion.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement