Une chargeuse articulée plutôt qu’un télescopique
Face à des besoins de manutention en hausse, le Gaec vendéen Les Réunis a remplacé son tracteur-chargeur par une agro-chargeuse articulée. Un matériel jugé plus performant et plus rentable qu’un télescopique par les associés.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Cela fait maintenant quatre ans que nous avons acheté cette chargeuse articulée, et nous ne regrettons pas ce choix, commente Nicolas Viaud, un des associés du Gaec Les Réunis, à Venansault (Vendée). À l’époque, notre organisation était différente. J’étais associé uniquement avec mon frère Philippe sur une structure plus petite et nous avions un tracteur avec chargeur frontal qui réalisait l’essentiel de la manutention. Début 2019, notre charge de travail a augmenté avec une demande extérieure pour reprendre des déchets verts sur la déchetterie communale. Cela représentait des volumes importants et il nous fallait un outil avec plus de capacité. Mon frère et moi n’étions pas convaincus par l’idée d’acheter un télescopique, notamment par rapport au coût global et à la visibilité sur le côté droit. Nos voisins étaient déjà équipés d’une chargeuse articulée avec bras télescopique qui leur donnait satisfaction et nous avons donc décidé d’en acheter une également. » Ils optent pour le même modèle : une TM 320 de JCB, avec un moteur de 130 ch, une capacité de levage de 3,2 t et une longueur de flèche de 5,20 m. Le matériel fait rapidement ses preuves.
La maniabilité est particulièrement appréciée car, avec son articulation centrale, l’engin se faufile parfaitement dans tous les bâtiments. Au quotidien, la chargeuse sert à remplir le bol mélangeur et la pailleuse. Les associés l’utilisent aussi pour la manutention des bottes et le curage des stabulations. En 2020, la structure évolue puisque les deux frères s’associent avec leurs voisins pour former un Gaec à quatre. La chargeuse est conservée.
Une moyenne de 1 200 heures par an
Elle réalise en moyenne 1 200 heures de travail par an sur l’exploitation. « J’ai utilisé un télescopique quand je travaillais dans une autre ferme, mais je trouve que la chargeuse est plus performante, estime de son côté Noé Guilloux, salarié du Gaec. Pour rentrer dans le tas, elle est très puissante. Avec la cabine centrale, le chauffeur voit bien ce qu’il fait. L’articulation permet d’aller placer le godet le long des murs et les manœuvres en sortie de stabulation sont très rapides. »
Les chargeuses articulées sont encore assez rares dans les exploitations. Elles connaissent toutefois un certain essor ces dernières années avec le développement des unités de méthanisation qui requièrent davantage de travaux de manutention de matières.
Capacité de chargement
Leur importante capacité de chargement est un atout. De plus, la possibilité d’opter pour un bras télescopique apporte une réelle polyvalence, même si les portées proposées sont inférieures à celles des chargeurs télescopiques standards. Le modèle du Gaec Les Réunis empile jusqu’à cinq étages de bottes. Travaillant essentiellement sur des sols plats, les associés n’ont jamais craint de voir leur chargeuse se renverser en levant le godet, même quand elle est complètement articulée. L’accessibilité à la cabine est assez facile car l’escalier est large et la porte dispose d’une grande ouverture. Il faut tout de même monter et descendre deux grandes marches, ce qui est plus haut que pour accéder à un télescopique. Les associés l’utilisent aussi, sans difficulté pour tasser les silos avec la benne multiservice. « Son poids est un atout. Cependant, quand le tas est haut, elle monte moins vite qu’un tracteur, reconnaît Nicolas Viaud. Nous faisons la majorité des entretiens mécaniques à la ferme. Le moteur étant situé à l’arrière, les poussières ou les débris végétaux qui s’envolent du godet salissent moins le radiateur. Je le souffle donc moins souvent que sur un tracteur. Les points de graissage sont rassemblés par petits groupes, ce qui est assez pratique. Je vidange le moteur toutes les 600 heures, sans difficultés particulières. En revanche, toutes les 1 200 heures, il faut réaliser l’entretien complet et c’est un peu plus long car certains filtres sont peu accessibles. »
Par rapport à ceux d’un tracteur ou d’un chargeur télescopique, les pneus de la chargeuse articulée s’usent généralement moins vite. En effet, lors des manœuvres, c’est le châssis tout entier qui pivote, la gomme étant alors moins soumise aux frottements sur le sol.
Pas de gestes brusques sur route
La conduite nécessite un peu d’expérience, notamment sur la route. « Quand on tourne le volant, cela réagit vite, donc à 40 km/h mieux vaut éviter les gestes brusques, ajoute l’éleveur. Nous avons pris un crochet d’attelage traditionnel, alors qu’un crochet automatique aurait été plus pratique à l’usage pour aller chercher des bottes dans les champs avec un plateau. Globalement, nous sommes plutôt satisfaits d’avoir opté pour une chargeuse articulée. Elle offre de très bonnes performances et, après bientôt 5 000 heures de fonctionnement, elle ne présente pas de signes d’usure importants. Quand il faudra la renouveler, nous reprendrons sans doute un modèle équivalent. »
Pour accéder à l'ensembles nos offres :