Manutention Un tracteur avec chargeur frontal choisi pour sa polyvalence
Au Gaec Le Grand Air, en Vendée, le tracteur le plus utilisé pendant l’année est celui qui est équipé du chargeur frontal. Il effectue tous les travaux de manutention et sert aussi très souvent aux champs, en complément du tracteur et des équipements de la Cuma locale.
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Depuis des années, les quatre associés du Gaec Le Grand Air, à La Bruffière (Vendée), ont choisi de limiter leurs coûts de mécanisation en privilégiant la Cuma et en raisonnant leurs achats de matériels. L’exploitation de 120 ha de SAU dispose de trois tracteurs seulement, dont un très ancien qui ne sert qu’à pousser le rabot dans la stabulation et un autre qui affiche plus de 8 000 heures et est attelé uniquement devant le bol mélangeur. Le troisième tracteur, plus récent, est un John Deere 6 110 série M équipé d’un chargeur Quicke Q 6M. « L’ensemble est arrivé sur la ferme en mars 2022, en remplacement d’un autre John Deere de puissance équivalente équipé lui aussi d’un chargeur frontal, précise Laurent Boutheau, l’un des membres du Gaec. Nous l’utilisons quotidiennement pour remplir le bol mélangeur et nourrir les animaux. Avec le godet, nous curons le fumier dans la stabulation et aussi dans notre atelier d’engraissement de porcs sur paille. » Tout au long de l’année, le John Deere est également employé à la fenaison, pour semer le maïs, tirer la presse à balles rondes, acheminer de l’eau dans les champs, faire le tas d’ensilage, aller chercher des bottes, etc. Soit plus de 1 000 heures de travaux par an. « Nous avons fait le choix de la polyvalence, poursuit-il. Utiliser un télescopique serait plus rapide lors des chantiers de manutention, mais il faudrait quand même un tracteur pour faire le reste des travaux. »
Verrouillage hydraulique des accessoires
Le chargeur est équipé d’une benne multiservice de 2,50 m de large qui est l’accessoire le plus souvent utilisé. Le Gaec possède aussi un pique-bottes et un godet à céréales. Ces différents outils n’étant pas de la même marque, des interfaces ont été installées pour qu’ils soient tous compatibles avec le tablier du chargeur.
La benne multiservice est également dotée d’un coupleur rapide afin de connecter facilement les flexibles hydrauliques. Pour gagner du temps lors des changements d’accessoires, les éleveurs ont opté pour un verrouillage hydraulique, commandé depuis la cabine. Cet équipement évite au chauffeur de monter ou de descendre pour manipuler le verrou de sécurité.
« Sur la benne multiservice, il reste toujours la fonction hydraulique à gérer, commente Arnaud Courant, un autre associé du Gaec. Mais si, par exemple, je dois prendre le tracteur pour partir au champ, je vais d’abord désaccoupler le raccord rapide avant de monter en cabine. Puis je démarre et vais déposer le godet à sa place sans avoir à redescendre. C’est vraiment pratique au quotidien. En revanche, nous ne dételons jamais le bâti qui reste tout le temps sur le tracteur. Comme nous passons sans arrêt d’un chantier à l’autre, démonter et remonter le chargeur prendrait trop de temps. »
Les associés utilisent régulièrement les tracteurs et le matériel de la Cuma, notamment pour la récolte, les interventions dans les cultures ou l’épandage du lisier. Ils réservent aussi le télescopique, uniquement le jour de l’ensilage, pour confectionner le tas en tandem avec leur tracteur chargeur.
Un gabarit adapté aux travaux
Dans l’ensemble, les quatre éleveurs estiment que leur tracteur est adapté aussi bien aux tâches dans la cour de ferme qu’à celles dans les champs.
Son gabarit assez réduit permet de manœuvrer facilement dans les silos ou les bâtiments. « En comparaison, le tracteur précédent avait un empattement plus long, avec un rayon de braquage plus important, se souvient Arnaud Courant. La différence de comportement est notable. » Des masses de 300 kg sont fixées sur chaque roue arrière pour équilibrer la charge. Le toit panoramique est bien sûr indispensable pour empiler les bottes sous le hangar sans avoir à se tordre le cou.
En cabine, le chauffeur dispose d’un joystick électrohydraulique qui lui permet de tout commander d’une seule main : levage, bennage et même la troisième fonction pour ouvrir ou fermer la pince. « Ce levier possède aussi un bouton inverseur marche avant et arrière, ajoute Arnaud Courant. C’est très pratique et moins fatigant sur le long terme. Comme le joystick pilote les distributeurs hydrauliques du tracteur, je peux aussi l’utiliser pour commander des outils attelés à l’arrière. »
La pesée en cabine
Ce chargeur Q6 de Quicke possède par ailleurs l’option pesée avec un écran d’affichage en cabine dénommé Q-Companion.
Des capteurs mesurent la pression dans le circuit hydraulique et déterminent ainsi le poids contenu dans le godet. Le chauffeur indique sur l’écran de contrôle quel est l’accessoire utilisé (benne multiservice, godet à céréales, pique-bottes…) et le système s’adapte aussitôt. Pour effectuer la mesure de poids, le chauffeur doit placer la fourche dans une position précise pendant un très court instant. Cette fonction pesée était utile au départ pour le calcul de la ration des laitières, jusqu’à ce que l’exploitation renouvelle son bol mélangeur et opte pour un modèle équipé de ses propres pesons. La fonction sert tout de même pour connaître la quantité de fumier déposé dans l’épandeur, ou plus occasionnellement pour mesurer le poids des bottes de foin. Le Q-Companion informe aussi le chauffeur des échéances d’entretien à venir. Ce chargeur Quicke est également équipé d’automatismes utiles pour ramener la fourche dans une position définie au départ. Mais les membres du Gaec avouent ne pas encore utiliser cette fonction. Côté entretien, rien de particulier à signaler.
Après chaque chantier de fumier, le chargeur est lavé entièrement et regraissé. « Nous sommes plutôt satisfaits d’utiliser ce chargeur frontal, conclut Laurent Boutheau. Nous avions choisi ce modèle car il est long et lève assez haut pour empiler jusqu’à cinq bottes rondes ou six étages de bottes cubiques. Les éléments du bâti nous paraissaient également suffisamment dimensionnés pour résister aux chocs et aux contraintes mécaniques. Pour l’exploitation, c’est un matériel stratégique qui sert tous les jours, adapté à tous les usages. »
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