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PARAGE UNE CAGE POUR LE CONFORT DE L'ÉLEVEUR ET DE L'ANIMAL

DE LA RENCONTRE ENTRE UN FORMATEUR AU PARAGE ET UN CONSTRUCTEUR EST NÉE UNE CAGE POUR ÉLEVEURS CUMULANT DES OPTIONS TECHNIQUES DÉJÀ RODÉES AILLEURS OU INVENTÉES POUR TRAVAILLER SEUL CONFORTABLEMENT.

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UNE CAGE DE PARAGE DE PÉDICURE PROFESSIONNEL ENTRE 20 000 ET 30 000 EUROS n'est pas abordable pour le budget d'un éleveur. Ni très adaptée à ses besoins plus ponctuels, mais pour autant cruciaux d'observation et de parage des onglons. C'est à ce public que s'adressent les cages plus sommaires, sans hydraulique, vendues dix fois moins chères. Ancien formateur au centre de Canappeville (Eure) aujourd'hui à son compte (France Bovia(1), société formant notamment les éleveurs à l'IA, l'échographie et au parage), Étienne Canival n'a jamais trouvé dans ce créneau « grand public et bon marché », la cage le satisfaisant pleinement. Traduisez, celle qui assure un bon confort de travail pour le pareur et de contention pour l'animal. D'où son idée de piocher ici et là les idées intéressantes du parc existant pour apporter des améliorations aux cages qu'il trouvait inadaptées… et cela pour un coût qui ne soit pas rédhibitoire. Restait à trouver un constructeur intéressé pour faire du sur-mesure. Via le GDS de l'Eure, Étienne Canival rencontre une oreille attentive à la société Naudot- Mazeron de l'Yonne. De cette collaboration naît une cage offrant un bon compromis entre ergonomie et coût. Elle sera commercialisée autour de 3 500 € hors taxes.

À la marque néerlandaise Wopa, cette nouvelle cage emprunte le système très astucieux de double barrière portefeuille. Elle permet à une personne seule de faire entrer une vache même récalcitrante dans la cage. L'animal s'immobilise grâce au système de porte autobloquante anti-pendaison qui équipe déjà les couloirs de contention Mazeron. Sa spécificité : deux volets symétriques solidaires dans leur mouvement.

UN DISPOSITIF RÉGLABLE EN TROIS DIMENSIONS POUR LA PATTE AVANT.

À la cage de parage Beiser, la Mazeron a repris l'idée de pouvoir, selon la longueur de l'animal, déporter le point de lever de la patte arrière. Cela de façon à être toujours bien à la verticale ischion-jarret, un plus pour la stabilité de la vache sur trois pattes. Le dispositif de lever a néanmoins comme particularité de fonctionner à l'aide du treuil autobloquant et autofreiné de la maison Mazeron. Autre particularité appréciable : le mousqueton de sécurité auquel s'accroche la sangle large. Deux doigts suffisent à le décrocher en cas de soucis. Cette nouvelle cage offre deux vraies originalités.

La première qui sera sans doute vite copiée, est de ne pas avoir un plancher nu en tôle galvanisée qui, même striée, reste glissante. Elle est recouverte d'un tapis caoutchouc, plus sécurisant pour l'animal. Ce plancher dispose aussi sur l'arrière de deux volets rabattables, eux aussi recouverts de caoutchouc qui, dépliés, forment un « T ». Avantage indéniable : le pareur travaille sur le même plan que la vache qu'il pare. En outre, si cette dernière déplace son arrière train à droite ou à gauche, elle est toujours sur le même plan. Cette astuce est d'autant plus importante sur cette cage que ses deux montants verticaux arrière sont volontairement placés en avant de la pointe de hanche, pour ne pas risquer de blesser l'animal par frottement. Mais ce choix lui laisse aussi plus de liberté de mouvement de son arrière.

Pour le bien-être de l'animal et éviter les blessures, on appréciera l'option 100 % tubes ronds des montants de la cage en contact avec lui. Seules les deux poutres supérieures servant de supports notamment au système de lever de la patte sont en tube carré… question de résistance oblige.

L'autre originalité de cette cage est son dispositif de parage des pattes antérieures. Il existait déjà sur la cage Satene, par exemple, un système très simple permettant d'écarter vers l'extérieur la patte levée et bloquée pour un meilleur accès au sabot. Il est largement perfectionné ici. Le dispositif est orientable à l'horizontale, la verticale et réglable en longueur. Cela permet d'aller chercher et de lever la patte sous l'animal en respectant ses aplombs naturels. Ce n'est qu'ensuite, une fois la patte bloquée et parallèle au sol, que l'on écarte le support vers l'extérieur. Celui-ci s'oriente et se bloque de façon très efficace grâce à deux articulations faites de deux disques cannelés et d'une poignée de serrage. C'est grâce à un second treuil autofreiné que l'on amène le pied sanglé au niveau du boulet, au contact du support (à équiper d'un caoutchouc de protection).

« LA CAGE S'ADAPTE AU GABARIT DE L'ANIMAL »

À la tête de 198 ha de SAU et d'un troupeau de 70 prim'hols teins à 9 000 kg de moyenne, Julien Paris, de Lorleau (Eure), a eu l'occasion d'acheter (avec un coup de pouce de 1 500 € de la MSA) et de tester la première cage sortie de l'usine Mazeron d'Avallon (Yonne). Formé aux rudiments du parage, l'éleveur de 32 ans n'ambitionne pas de remplacer les professionnels du parage. « Si d'aventure j'avais un gros problème avec un animal ou dix boiteuses à parer, je ferais appel à un pro. »

À vrai dire, Julien entend juste pouvoir régulièrement lever les pattes de ses vaches pour détecter d'éventuels soucis et entretenir les onglons. « Les pattes n'ont jamais été un problème ici. Mais avec le passage récent de l'aire paillée aux logettes et avec nos chemins d'accès aux pâtures caillouteux, je me suis dit qu'il fallait être plus vigilant. »

Équipé de sa cage placée en sortie de salle de traite, il a commencé de parer les onglons, en prenant le pli d'intervenir systématiquement sur les dernières vêlées. Une bonne trentaine y est passée depuis mai dernier. « J'apprécie la place qu'il y a derrière l'animal pour travailler. Le dispositif de barrières est réellement efficace pour intervenir seul, ce qui est mon cas. Le système de réglage du support de lever des pattes avant et arrière est vraiment un plus ici où nous avons quelques vaches à 8 ou 9 veaux d'un gabarit certain et des génisses qui vêlent à 2 ans. J'ai quand même eu un souci au début avec le système de lever de la patte avant, mais cela est dû à la potence du support qui était positionnée trop bas. Elle a été remontée d'un cran. »

Julien a aussi eu à libérer d'urgence une patte postérieure levée. Mais là, aucun souci avec le mousqueton de sécurité qui tenait la sangle : « C'est le genre de détail que l'on apprécie. C'est toujours quand on est seul qu'arrive un pépin. C'est une vraie sécurité, car on est aussi moins rapide qu'un pareur professionnel.

JEAN-MICHEL VOCORET, AVEC LA COLLABORATION DE JULIEN PARIS POUR LA DÉMONSTRATION.

(1) www.francebovia.com.Tél. : 02 23 27 74 98.

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