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CHOISIR ET INSTALLER SON REVÊTEMENT DE LOGETTES

A l'arrière, le tapis ou le matelas doivent offrir une protection physique sur une largeur de 20 à 30 cm et, à l'avant, sur les tout premiers centimètres© SYLVAIN BEUCHERIE

Des produits de qualité existent dans tous les types de revêtements. Ils doivent assurer une protection physique et thermique de l'animal, être non-glissants et non abrasifs. Ils sont à positionner le plus près possible du seuil de la logette.

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POUR LE CONFORT DES VACHES, installer un bon revêtement dans les logettes est essentiel. Face à la multitude de produits commercialisés sur le marché, il est souvent difficile de choisir, d'autant plus qu'aucune étude n'a été réalisée pour évaluer leurs qualités. Malgré tout, il est possible de donner des repères pour guider les éleveurs lors de leurs achats. Le positionnement du revêtement dans la logette et le matériau de la litière à épandre sont également deux paramètres à prendre en compte pour le bien-être de l'animal.

Apprécier la valeur des produits

Des produits de qualités existent dans tous les types de revêtement. On distingue deux classes. D'une part, les tapis fabriqués en une seule couche avec un seul composant. D'autre part, les matelas, des produits multicouches qui se présentent sous la forme d'une enveloppe dans laquelle est placé un produit de rembourrage (boudin, mousse…). « Comparé au matelas, le tapis souffre d'une moins bonne image. Il est souvent considéré comme moins confortable mais la réalité est plus complexe », analyse Jacques Capdeville, du service bâtiment à l'Institut de l'élevage. Ainsi, en système de lisier, un tapis d'une épaisseur d'au minimum 3 à 4 cm peut apporter un confort équivalent à un matelas. La difficulté est de trouver des produits suffisamment souples sans pour autant qu'ils augmentent de dimensions sous le poids des animaux. Il est conseillé d'acheter ceux qui présentent une forte densité mais qui ne sont pas trop durs. « Les fabricants sont confrontés à cette problématique d'apporter du confort sans que la mousse s'écrase. Des qualités de maintien de l'élasticité dans le temps sont nécessaires mais la trace des pattes des animaux ne doit pas être visible », explique-t-il.

De nouveaux produits apparaissent sur le marché, qui ne sont ni des tapis ni des matelas. Ils contiennent diverses couches superposées mais pas de rembourrage. La couche inférieure joue le rôle d'amortisseur et celle du dessus est antidérapante. « Par exemple, certains contiennent une nappe de textile. Ils présentent l'intérêt de ne pas s'allonger lorsque la mousse s'écrase.

Rechercher un confort physique à l'avant et à l'arrière

Pour éviter tout risque de tarsite, plus couramment appelé « gros jarrets », le revêtement doit offrir une protection physique à l'arrière sur une largeur de 20 à 30 cm. Les membres antérieurs sont également à protéger sur les tout premiers centimètres à l'avant. Des blessures superficielles peuvent en effet apparaître avant au niveau de l'articulation. Au milieu, l'animal n'a pas besoin de confort mécanique puisque son abdomen est souple. Néanmoins, sur le plan thermique, une protection est importante pour éviter tout stress. « Si l'abdomen repose sur du béton, laperte thermique peut représenter la moitié des pertes de la journée. Mis à part les tapis d'un centimètre d'épaisseur, qui n'apportent pas de protection thermique, toutes les autres solutions sont valables. »

Positionner la protection le plus près du seuil

Certains éleveurs posent le revêtement à plus de 5 cm du seuil, de peur qu'il ne s'étale sous le poids de l'animal et se fasse arracher par le racleur du couloir. Ce positionnement n'est pas conseillé car les membres arrière risquent de ne pas être protégés. Il est recommandé d'acheter des produits de qualité qui ne s'étalent pas et de les placer le plus près du seuil. La pose des matelas est à surveiller. Ils sont souvent fixés à l'arrière par une barrette. Mais celle-ci est parfois l'unique protection sur une largeur de 8 à 10 cm. « L'installation des matelas nécessite un montage soigneux. Il est important qu'un rembourrage soit présent au-dessus de la barrette. » Une attention particulière est à porter au seuil qui doit être arrondi comme le seuil d'une marche d'escalier. Cet arrondi doit être inférieur à 2 cm. Au-delà, l'animal risque de glisser en posant ses pattes dessus. Pour casser une arête, il est possible d'utiliser une tronçonneuse à disque. Dans ce cas, il est important de finir le travail en émoussant l'arête.

Choisir un revêtement non-glissant et non-abrasif

Ces deux qualités ne sont pas toujours évidentes à combiner. Certains produits présentent l'intérêt d'être antidérapants mais affichent un relief important et un peu trop rugueux. Ils provoquent alors des usures sur les cuirs. Attention également à ce qu'ils ne retiennent pas les matériaux de litière. L'hygiène est en effet l'une des clés du succès de la logette, surtout sur la partie arrière de l'animal. « Je rencontre parfois des éleveurs qui posent leurs tapis à l'envers, c'est-à- dire le côté lisse au-dessus et les microreliefs en dessous. Cette pose n'est pas conseillée puisque les vaches risquent de glisser en permanence et, à terme, développer des escarres. »

Acheter un produit à un prix raisonnable

Les prix varient de 60 à 200 euros par place. « En système de lisier, en négociant auprès du vendeur, l'éleveur peut acquérir un tapis ou un matelas de très bonne qualité pour 110 euros la place (pour un prix catalogue de 130 à 140 euros). Leur durée de vie est comprise entre dix et vingt ans. Je ne recommande pas d'acquérir des produits haut de gamme. Le surcoût n'a pas d'intérêt. » Au total, l'éleveur peut s'équiper d'un revêtement au sol, d'une logette et d'un arrêtoir au sol pour 200 à 210 euros. Les premiers prix présentent également un intérêt en système de logettes paillées. Pour 60 euros, l'éleveur peut acheter un tapis de début de gamme. Il n'apportera pas de confort physique mais évitera à l'animal d'être en contact direct avec le béton. « Pour l'instant, il en existe peu dans les élevages. Mais avec l'augmentation de la taille des troupeaux, les vaches passent de plus en plus de temps dans les bâtiments. Pour leur assurer plus de confort, la pose de tapis dans des logettes paillées va se développer », analyse Jacques Capdeville.

Épandre une litière sèche pour une hygiène parfaite

En système de lisier, le tapis peut suffire pour assurer un confort physique de l'animal et lui offrir une protection thermique. Par contre, sur le plan de l'hygiène, il n'est pas suffisant. Épandre de la litière est donc indispensable. Tous les matériaux (paille hachée, sciure, copeaux…) conviennent, pourvu qu'ils soient secs et non-moisis. Concernant la paille, un compromis est à trouver. Les brins longs apportent un bon confort mécanique mais absorbent peu l'humidité. Les bêtes ont également tendance à les repousser facilement avec leurs pattes. Les brins courts absorbent bien l'humidité mais présentent l'inconvénient de coller au revêtement. En système de lisier, il est conseillé de ne pas épandre plus 1,5 kg par place avec un optimum compris entre 0,8 à 1 kg. Pour maintenir une bonne hygiène de la logette, un curage deux fois par jour pour évacuer l'humidité, le lait et les urines est indispensable. Il n'est pas anormal de voir des bouses sur le tapis ou le matelas, car l'espace entre l'arrière de la vache et le seuil de la logette doit être compris entre 5 et 15 cm. « L'objectif d'atteindre moins de 10 % de bouses dans la logette est trop restrictif. Une référence de 10 à 20 % est plus acceptable », déclare Jacques Capdeville.

NICOLAS LOUIS

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