LES INFORMATIONS UTILES AU TRAYEUR S'AFFICHENT SUR UN ÉCRAN

AVEC UN TROUPEAU DE 40 VACHES , on peut encore mémoriser le numéro de chaque animal. Avec 100 vaches, c'est quasiment impossible. Nous cherchions donc un système simple d'identification en salle de traite. Nous avons essayé les bracelets, puis le marquage à l'azote, mais ce n'était pas très pratique. Avec un budget de 8 000 à 10 000 €, il n'est pas question de s'équiper de dix-sept compteurs à lait. Sachant que cent colliers valent déjà 3 000 €, il n'existait rien pour nous sur le marché », expliquent Bruno Martel et Jean-Marc Riot, les deux associés du Gaec de Guimbert.

C'est alors qu'un projet pilote, lié à l'identification électronique des animaux et conduit par les organismes d'élevages bretons, répond à leurs attentes. Il s'agit d'un assistant de traite électronique développé par la société Agid. À l'entrée des deux quais de traite, un portique lit la boucle de chaque vache qui se présente. Son numéro s'affiche alors sur un écran placé dans la fosse. « Avoir le numéro de chaque vache et sa position sur le quai, c'était déjà énorme. Car la traite est un moment privilégié pour observer les animaux et régler la plupart des problèmes du troupeau », explique Bruno.

Mais l'outil va plus loin. En liaison internet avec la base de données Arsoe et relié au logiciel de gestion de troupeau (Agrael), l'écran visualise les alertes préalablement paramétrées par l'éleveur. Il peut en afficher quatre et définir laquelle montrer en priorité : délai d'attente après traitement de mammite, fraîche vêlée, vache à tarir… L'assistant peut aussi donner des informations sur la reproduction ou le niveau de cellules de la vache…

CONFORT ET SÉCURITÉ

À l'aide d'une souris sans fil, l'éleveur a accès à toutes ces données en cliquant sur le numéro de la vache. Il peut de la même façon noter en direct une information sur un animal, surtout les alertes et les traitements sanitaires. Elle sera transmise automatiquement au logiciel de gestion de troupeau. Attention, la salle de traite n'est pas le bureau. Il faut donc se borner à l'essentiel pour ne pas freiner la cadence de traite », précisent les éleveurs. En un an, ils ont acquis une bonne maîtrise de l'outil.

« Nous tarissons par lots. La veille, nous repérons les vaches concernées au bureau pour avoir une alerte le lendemain en salle de traite. Elles sont traitées puis isolées par une porte de tri. Même chose pour les boiteries. Quinze jours avant le passage du pédicure, nous enregistrons les vaches repérées boiteuses. Le jour J, elles sont triées à la sortie de la salle de traite. »

L'opération de contrôle laitier est aussi simplifiée car le système d'identification est en liaison avec le compteur à lait du contrôleur pour y afficher le numéro de la vache. Celui-ci n'a plus qu'à relever l'échantillon : « C'est un confort et une sécurité lorsqu'un stagiaire doit traire. Il dispose des alertes sanitaires. Plus besoin de multiplier les feuilles de notes ou les tableaux en salle de traite. Avec le pocket PC, c'est un moyen supplémentaire de valoriser le logiciel de gestion du troupeau et le cahier sanitaire. » « Il y a une vraie demande au-delà de 60 vaches où se relaient plusieurs trayeurs. L'éleveur n'a plus besoin de table de conversion du numéro de travail avec celui de l'identification à dix chiffres de l'animal », déclare Alain Bazire, des EDE de Bretagne.

DOMINIQUE GRÉMY