SEPT DÉSILEUSES AUTOMOTRICES TESTÉES À L'INRA DU PIN
DURANT TROIS JOURS, LES MACHINES ONT ÉTÉ SOUMISES À UNE BATTERIE DE TESTS POUR JUGER LA QUALITÉ DE LA RATION OBTENUE ET LEURS CAPACITÉS TECHNIQUES.
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LE GRAND OUEST COMPTE DÉSORMAIS 81 DÉSILEUSES AUTOMOTRICES EN CUMA. « L'intérêt des éleveurs pour cet équipement est croissant », constate Baptiste Foucault, animateur de la FD-Cuma de l'Orne. Dans son département, entre 2007 et 2010, le nombre de ces machines est passé de cinq à dix en Cuma. « Quatre autres groupes sont en réflexion pour une acquisition, deux dans l'Orne et deux dans le Calvados », précise-t-il.
Cette évolution a incité la FD-Cuma, la chambre d'agriculture et le Contrôle laitier de l'Orne, ainsi que l'Inra du Pin à tester sept désileuses automotrices (Alimat, Bélair, Kuhn, Kverneland Taarup Siloking, Lely, RMH et Storti, voir fiches pages suivantes), les 23 et 24 mars sur l'exploitation de la station Inra. Une journée de démonstration et de restitution de résultats a eu lieu le lendemain. Côté ration, la qualité du mélange et le défibrage des fourrages ont été vérifiés. Côté matériel, la précision de la pesée, la vidange, le comportement sur la route, la maniabilité… ont été mis à l'épreuve. Premier constat : l'impact de la fraise sur le défibrage du maïs ensilage chargé par les sept désileuses automotrices a été faible. « Tous les résultats obtenus sont bons, constate Olivier Raux, du Contrôle laitier de l'Orne. À partir d'une longueur de brins de 9 à 10 mm dans le silo de la ferme Inra du Pin, la perte par défibrage est de maximum 1,31 mm (NDLR : il s'agit de la Storti) alors que les références disponibles indiquent plutôt un défibrage de 5 mm. »
L'IMPACT DU SYSTÈME DE MÉLANGE SUR LE DÉFIBRAGE PAS ÉTABLI
À partir de ce résultat, le Contrôle laitier conseille désormais aux éleveurs utilisant une fraise de désilage de prévoir 1 à 3 mm supplémentaires de longueur de coupe à l'ensilage. « Comme nous n'avons pas pu vérifier l'impact de la fraise sur un maïs-ensilage plus long, nous préférons indiquer cette fourchette plutôt que se caler sur le résultat strict de 1 mm de perte. » Par ailleurs, les tests n'ont pas de la fraise sur un maïs-ensilage plus long, nous préférons indiquer cette fourchette plutôt que se caler sur le résultat strict de 1 mm de perte. » Par ailleurs, les tests n'ont pas mis en évidence de liens entre le débit de la fraise (entre 0,62 tr/min pour Alimat et 3,61 tr/min pour Kuhn) et le défibrage.
Les organisateurs désiraient également vérifier l'impact du système de mélange (pales, vis verticales ou horizontales) et de la marque (conception de la machine) sur le défibrage. Pour cela, une tonne de maïs ensilage a été mélangée pendant deux, cinq et dix minutes. « Nous constatons dans les exploitations que les vis horizontales ont un défibrage plus agressif. Faute d'un protocole d'essai correctement raisonné, nous n'avons pas pu le confirmer. Qu'il ait été mélangé deux minutes ou dix minutes, le produit est sorti identique. À très faible chargement, le défibrage a été nul. »
Selon lui, il aurait fallu remplir les mélangeuses aux deux tiers ou au trois quarts de leur capacité et y ajouter un fourrager grossier pour obliger les machines à tourner en situation réelle avec, en particulier, l'utilisation des contre-couteaux. L'autre paramètre empêchant toute comparaison est l'exigence d'un régime moteur constant de 1 600 tr/min. « Il a conduit à différents régimes de rotation des éléments mélangeurs. »
CARTON JAUNE AUX DOUBLES VIS VERTICALES DE GRANDE CAPACITÉ
Les systèmes de mélange ont aussi une incidence sur le temps de vidange et la quantité restant au fond de la cuve après la vidange (poids mort).0 « La fin du déchargement est difficile sur des doubles vis verticales ou des machines de grosses capacités », observe Baptiste Foucault, de la FD-Cuma de l'Orne. C'est ce qui s'est produit pour le modèle Dobermann HS200 de Storti (20 m3) qui a enregistré le deuxième temps de vidange le plus élevé (133 secondes) et le poids mort le plus important (72 kg). « RMH évite le problème du fond de cuve (5 kg) grâce à son système d'accélération des vis de mélange à 46 tr/min en fin de vidange. En revanche, son temps de vidange est le plus mauvais : 149 secondes. » Comme Storti, malgré sa capacité réduite (14 m3), le modèle Roller Classic 15 d'Alimat cumule temps de vidange et poids mort élevés (121 s, 34 kg). « Cela interpelle. » L'autre double vis verticale de capacité réduite, Prestige 16 de Kverneland (16 m3), tire mieux son épingle du jeu : 75 s et surtout 11 kg. Tout comme Bélair (simple vis verticale pour 14 m3) et Lely (à pales pour 14 m3) : respectivement 56 s et 15 kg et 116 s et 19 kg.
« Quant au système de doubles vis horizontales que Kuhn est seul à présenter, il se vidange bien. Il permet en particulier au fourrage d'alimenter en permanence le tapis. La contrepartie est qu'il en reste toujours sous les vis. Le modèle SPH14 de Kuhn a laissé 50 kg. »
UN EFFET CHAUFFEUR
Conscients que les éleveurs accordent de l'importance à la capacité de la désileuse à avaler l'enrubanné, les organisateurs les ont invités à assister au chronométrage de 400 kg le troisième jour du test. Avec 336 kg/min, Storti a explosé les compteurs. RMH et Kuhn arrivent en deuxième et troisième places (224 kg et 198 kg/min). « Le chargement d'enrubanné met, certes, en évidence les capacités techniques des machines, mais la maîtrise du chauffeur intervient également dans le résultat », estime Loïc Deveyer, de la chambre d'agriculture de l'Orne. Ainsi, pour Storti, le changement de chauffeur pour un plus expérimenté entre le test foin (dont le résultat est moyen) et le test enrubanné a contribué au succès de Storti sur l'enrubanné. « Un chauffeur capable de juger de la qualité du mélange en adaptant les temps et les vitesses de mélanges, en mettant les contre-couteaux ou non, joue un rôle déterminant », confirme Olivier Raux, du contrôle laitier.
CLAIRE HUE
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