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Un récupérateur de menues pailles fabriqué par la Cuma

Pratique. Une Cuma de Vendée a réalisé un système pour déposer les menues pailles sur le dessus de l’andain. Simple à utiliser, peu coûteux, il est fixé sur les éparpilleurs à l’arrière de la moissonneuse.

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«Dans notre secteur très tourné vers l’élevage, la récupération de menues pailles est vraiment une technique intéressante, estime Sébastien Auvinet, le président de la Cuma Sèvre et Crume, aux Landes-Genusson (Vendée). Nous avions investi dans un premier équipement de la marque Thié­vin en 2012. Il s’agissait d’un caisson placé à l’arrière pour recueillir les menues pailles, et les renvoyer via une vis et une soufflerie sur le dessus de l’andain de paille. Cet appareil fonctionne bien, mais les chauffeurs estimaient que la conception n’était pas pratique car il impose de modifier le réglage des vents de la machine. Il fallait abaisser la sensibilité des capteurs au niveau du nettoyage, car leur fonctionnement était perturbé par la présence de résidus en abondance. L’ensemble n’était pas non plus très facile à escamoter pour passer la machine en version colza. En 2016, quand la Cuma a renouvelé la moissonneuse, les deux salariés ont proposé de réaliser leur propre système sur un principe différent. »

« Moins de 500 € de fournitures »

La nouvelle machine est une Claas Lexion 650 équipée d’origine de deux éparpilleurs rotatifs de menues pailles à l’arrière. C’est à partir de cet équipement que le personnel de la Cuma a conçu son outil de récupération. Ils se sont inspirés d’un système fonctionnant déjà dans une Cuma des environs et fabriqué en un seul exemplaire par une entreprise locale. Les salariés ont réalisé deux petits caissons en forme de demi-lune qui referment la sortie des éparpilleurs. Des deux côtés, un tuyau souple s’emboîte sur chaque caisson. En fonctionnement, les hélices des éparpilleurs projettent les résidus dans les tuyaux et toute la matière ressort à l’autre extrémité derrière la machine. Il suffit d’orienter correctement les tuyaux pour que les menues pailles retombent bien sur le dessus de l’andain de paille.

« Le principe est simple et l’achat de fournitures nous est revenu à moins de 500 €, explique Aurélien Durandet, éleveur et responsable de l’activité moisson pour la Cuma. Ce sont les tuyaux souples qui ont coûté le plus cher : un peu plus de 300 € pour deux morceaux de 2,50 m. Nous avons choisi une gaine de 160 mm de diamètre conçue­ pour résister à l’abrasion. Les tuyaux commencent à s’user mais ils devraient tenir encore au moins une saison, quitte à les retourner s’ils se percent dans la partie en courbe. Le reste des fournitures est constitué d’un peu de tôle de 3 mm pour les caissons en demi-lune et des tubes pour réaliser les fixations des tuyaux. Ensuite, c’est uniquement de la main-d’œuvre­. »

Soixante-dix heures pour fabriquer l’ensemble

Les salariés estiment avoir passé environ soixante-dix heures pour fabriquer l’ensemble dont plus de la moitié du temps en conception et ajustage. La partie la plus délicate a sans doute été la confection des caissons réclamant des opérations de cintrage et de roulage de la tôle.

Pour faciliter l’évacuation de la matière, les salariés ont inversé le sens de rotation des éparpilleurs afin d’envoyer le flux vers l’arrière. Cette modification permet avant tout de réduire la courbure des tuyaux, car avec le sens de rotation d’origine, l’éjection était principalement dirigée vers les côtés. Sur la Lexion, elle est assez simple à réaliser puisque l’entraînement des éparpilleurs est hydraulique et il suffit juste d’inverser les flexibles. Les pales des hélices, en caoutchouc à l’origine, ont été remplacées par des pales métalliques plus résistantes.

En sortie de la table de nettoyage, ils ont ajouté des bavettes latérales en caoutchouc pour que tout le flux de matière tombe bien sur les éparpilleurs. Pour les opérations d’entretien au niveau des grilles, les deux éparpilleurs s’escamotent en tirant sur une poignée qui permet de les faire basculer en arrière. Les tuyaux qui sont souples suivent le mouvement et le chauffeur n’a pas besoin de les démancher de leur support s’il doit accéder aux grilles.

« Deux campagnes sur 250 ha/an de céréales à paille sans problème »

« L’ajout de notre récupérateur n’entraîne pas de contraintes supplémentaires pendant la récolte, ni pour l’entretien, souligne Aurélien Durandet. Les quatre chauffeurs qui conduisent la machine en sont satisfaits. Globalement, les bourrages sont assez rares. Cela arrive principalement dans les zones versées ou très enherbées. L’alarme des éparpilleurs nous avertit en cabine si le régime des éparpilleurs baisse. Les tuyaux souples étant fixés par des attaches rapides à leur support, il est très facile de les déconnecter pour les vider. L’équipement a déjà fonctionné pendant deux campagnes sur 250 ha/an de céréales à paille sans problème. »

Denis Lehé

© Denis Lehé - Récupération. Le système de récupération est fixé sur les éparpilleurs et grâce aux tuyaux souples, l’ensemble peut s’escamoter facilement en basculant vers l’arrière. Denis Lehé

© Denis Lehé - Crochet. Un crochet à fixation rapide permet de désaccoupler facilement les tuyaux en cas de bourrage.

© Denis Lehé - Tuyaux. L’autre extrémité des tuyaux est maintenue par des supports fixés sur la hotte de la moissonneuse.Denis Lehé

© Denis Lehé - Pales. Sur les éparpilleurs, les pales d’origine en caoutchouc s’usaient trop vite. La Cuma les a remplacées par des pales en tôle d’acier.Denis Lehé

© Denis Lehé - Bavette. De chaque côté de la machine, deux bavettes en caoutchouc ont été ajoutées en sortie des grilles pour diriger toute la matière dans les éparpilleurs et éviter des pertes par les côtés.

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