UN BRAS DE TRAITE ROBOTISÉ ADAPTÉ AU ROTO EXTÉRIEUR
DES ÉLEVEURS NÉO-ZÉLANDAIS ET UNE SOCIÉTÉ D'ENGINEERING ONT CONÇU UN SYSTÈME SIMPLE DE BRAS ROBOTISÉ POUR LES ROTOS DE TRAITE EXTÉRIEURE EXISTANTS. SA PARTICULARITÉ : POUVOIR BRANCHER LES GOBELETS D'UNE GRIFFE À TRAIRE CLASSIQUE.
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LES GRANDS NOMS DE LA TRAITE NE SONT PAS LES SEULS À S'INTÉRESSER À LA ROBOTISATION. En Nouvelle-Zélande, Scott Milktech, joint-venture entre Scott Technology et Milktech Ltd, a dévoilé le bras robotisé pour roto de traite extérieur sur lequel ses deux actionnaires travaillent de concert depuis 2008. Scott Technology est une société d'engineering néo-zélandaise spécialisée dans la robotique industrielle. Milktech Ltd est une entreprise créée en 2005 par deux éleveurs laitiers et un consultant en agriculture néo-zélandais. Pas des éleveurs lambda. Le premier n'est autre que John Wilson, président de la coopérative Fonterra. Le second, Murray King, préside le LIC (New Zealand Livestock Improvement Corporation). On a beau embaucher des salariés ou des stagiaires pour ce travail particulièrement pénible avec la cadence d'un manège extérieur, mieux vaut leur assurer un minimum de confort pour les garder.
C'est en 2008 qu'a concrètement commencé cette collaboration très complémentaire. Cela avec l'installation d'un prototype à la ferme Rangitata, propriété de John Wilson. Ce bras robotisé a pour seule fonction de brancher les gobelets... Idéal en Nouvelle-Zélande où l'impasse sur la préparation de la mamelle est la règle. Avec un éventuel trayeur, une zone de sécurité autour du robot s'imposerait. Il s'agit d'un bras industriel standard articulé sur six axes, avec trois points de rotation. Il est conçu pour déplacer une charge utile de 50 kg et couplé à une caméra 3D.
QUINZE SECONDES EN MOYENNE POUR BRANCHER
Pendant sa mise au point, le bras n'intervenait, à chaque tour de roto, que sur cinq postes adaptés à cet effet. Aujourd'hui, trente-cinq postes sont aménagés sur les quatre-vingt du roto. Il faut douze à vingt-deux secondes, quinze en moyenne, pour que le bras attache les quatre gobelets. Tout dépend si la vache est calme ou bouge, le robot suivant ses mouvements. La performance est à comparer aux six à neuf secondes nécessaires à un trayeur pour brancher les quatre gobelets. Si ces derniers ne sont pas branchés dans les vingt-deux secondes, le robot n'insiste pas. Il revient en position initiale, et la griffe dans son anneau de maintien tiré par la cordelette du décrochage automatique. Deux solutions s'offrent alors : la vache fait un second tour ou un trayeur supplée à la défaillance du bras. Le taux de réussite à la première tentative de branchement approcherait les 95 %. L'objectif de Scott Liktech est de brancher en dix à douze secondes.
Relié par une interface informatique au manège, le bras robotisé peut arrêter la plateforme en cas d'urgence. Il peut aussi ralentir son mouvement ou l'arrêter momentanément si le robot peine à brancher l'un des gobelets. Le gros intérêt de ce bras est de pouvoir s'adapter à des manèges de traite existants avec les griffes utilisées. Des modifications peuvent être nécessaires pour optimiser la position de repos des gobelets trayeurs. « Dans un roto de quatre-vingts places, trois personnes sont généralement à traire en Nouvelle-Zélande. Nous espérons pouvoir en remplacer une, voire deux », résume Chris Hopkins, directeur de Scott Technology Ltd.
UN PRIX ANNONCÉ ENTRE 150 000 ET 300 000 €
Les concepteurs de ce bras ont déposé quatre brevets, dont certains sont contestés par le géant DeLaval. « C'est une stratégie pour défendre son marché, estime Chris Hopkins. Mais ce n'est pas cela qui va nous arrêter. » Il explique que « cette contestation s'appuie sur la façon dont les gobelets sont pris et branchés sur les trayons. Mais notre système est, de ce point de vue, totalement différent de ce que DeLaval propose pour ses rotos. Nous opérons non pas avec des gobelets et des tuyaux à lait individuels, mais avec une griffe classique comme on en trouve dans toutes les salles de traite ».
Ce bras robotisé pourrait commencer à être commercialisé en Nouvelle-Zélande fin 2014-début 2015. Et le prix ? Réponse classique, évasive : « Il dépend de la taille du roto et des adaptations à réaliser dans l'installation existante. Cela devrait tourner de 150 000 à 300 000 € », répond Chris Hopkins.
WILFRIED WESSELINK ET JEAN-MICHEL VOCORET
Rotation de la griffe à 180°. Les quatre gobelets saisis, le bras effectue une rotation à 180°, positionnant la griffe pour être branchée. Puis il avance entre les pattes arrière. La caméra installée sur le bras détecte les extrémités des quatre trayons qui sont branchés dans l'ordre suivant : avant gauche, avant droit, arrière droit, et arrière gauche. Le bras se déplaçant vers la droite ou la gauche pour chaque trayon, brancher des trayons serrés ne serait pas problématique.
Bras robotisé pour une traite par l'arrière. Le bras robotisé est installé en retrait de la plateforme dans une zone sécurisée, interdite à l'éventuel trayeur qui nettoierait la mamelle, pratique rare chez les Kiwis. Le bras vient chercher les quatre gobelets, tête en bas, de la griffe maintenue dans un anneau où elle se loge après décrochage automatique. Le dispositif d'accroche simultané des quatre gobelets ressemble à quatre paires de doigts recouverts d'un caoutchouc rugueux.
Un déflecteur pour maintenir la queue de côté. Pour éviter que la queue de l'animal pende devant la caméra et gêne la détection des trayons, un déflecteur a été ajouté au système initial. Il accroche la queue au passage et la maintient sur le côté le temps du branchement des gobelets. Cette opération s'effectue grâce à une simple tringle métallique avec deux chicanes.
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