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Nouvelle évaluation des maïs dentés farineux sur les performances laitières

Essai. La génétique m3 de ces dentés farineux apporte un amidon rapidement disponible pour le rumen. Un atout pour les silos ouverts à l’automne et pour la ration mixte herbe-maïs.

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Pioneer et Littoral Normand ont mené une nouvelle expérimentation au centre de formation en élevage de Canappeville dans l’Eure. L’objectif est toujours d’évaluer la performance des maïs dentés farineux m3 du semencier. La promesse de ces hybrides est d’apporter plus d’amidon digestible qu’un corné-denté, donc une performance laitière améliorée.

Plusieurs essais avaient déjà montré une richesse en amidon supérieure (+2 à + 5 %) pour ces m3 comparés à un corné-denté. Et cet amidon présente une texture plus digestive. En 2020, sur 99 sites pour 483 mesures, la dégradabilité de l’amidon des dentés farineux est supérieure de 9 % aux cornés-dentés (73 % contre 64 %). « Ce sont des maïs particulièrement adaptés pour s’associer avec de l’ensilage d’herbe et pour les silos d’automne. Ce sont aussi des variétés, avec un très bon stay-green, qui offrent une souplesse de récolte », avance Romain Dassonneville, chef de marché fourrage chez Pioneer Semences.

Deux lots très différents

L’expérimentation de Canappeville, encadrée par Olivier Veron, référent nutrition chez Littoral Normand, s’est déroulée sur quatorze semaines. Deux lots d’animaux très différents ont été utilisés. Le premier avec un robot de traite regroupait des prim’holsteins à haut niveau de performance, le second, trait en salle de traite, était constitué d’un troupeau mixte de normandes et de prim’holsteins d’un niveau plus faible que le précédent. L’ensilage de maïs témoin était composé d’un mélange de plusieurs génétiques de cornés-dentés. Il a été comparé à un ensilage de deux variétés m3. Après deux semaines de transition, les deux lots ont ingéré successivement les deux ensilages pendant cinq semaines. La ration témoin et la ration m3 comportaient la même quantité d’ensilage maïs (10 kg de MS). Les deux lots recevaient la même ration de base, mais avec une complémentation individuelle au robot et une ration complète en salle de traite. Après correction statistique du stade de lactation, le lot salle de traite n’a pas montré un gain de production significatif avec l’ensilage de m3 : + 0,2 litre de lait par vache (24,5 l vs 24,3 l). Mais le lot robot a montré un gain marqué à + 0,7 litre (31,4 l vs 30,7 l). Aucun effet sur les taux n’a été observé.

Des besoins énergétiques plus élevés

Pourquoi cet effet de l’ensilage m3 uniquement sur le lot robot ? Les auteurs de l’étude émettent plusieurs hypothèses.

Les vaches hautes productrices de ce lot (il y avait + 5 à + 6 litres de lait/jour d’écart) ont des besoins en énergie plus importants. Elles valoriseraient donc mieux l’amidon plus digestible du m3 que des vaches à potentiel moindre qui recevaient largement l’énergie nécessaire à leur niveau de production, donc l’énergie supplémentaire disponible avec le m3 a logiquement apporté peu de gains.

Une autre explication est que le lot robot a reçu l’ensilage m3 à l’automne-hiver, le lot salle de traite a attendu le mois de février. Ce temps de stockage plus long aura permis d’attaquer la couche vitreuse des grains de maïs des cornés-dentés pour aboutir à un amidon qui est devenu plus digestible après plusieurs mois de conservation. Enfin, le lot robot comportait davantage de vaches en début de lactation donc avec un déficit énergétique plus marqué qui a été mieux comblé avec l’ensilage de m3.

« Cet essai mené à Canappeville a montré que les dentés farineux m3 avaient entre 4 et 7 % d’amidon en plus que les cornés-dentés classiques. Cet amidon est rapidement assimilable par le rumen et plus rapidement disponible. Ces hybrides m3 sont particulièrement adaptés aux rations automnales et hivernales sur les nouveaux silos. Sachant que 50 % des ensilages de maïs se font à plus de 35 % de MS, et un quart à plus de 38 % de MS, nous insistons aussi sur l’excellente souplesse à la récolte permise par les m3 », assure Romain Dassonneville.

dominique Grémy

© Claudius Thiriet - Claudius Thiriet

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