Mon projet mon avenir Des panneaux solaires pour faire de la glace !
En Isère, le Gaec du Grand Tilleul veut « produire une partie de l'électricité » consommée par le robot de traite, le système de refroidissement du lait et l'atelier de fabrication de glaces, grâce à des panneaux photovoltaïques. Un investissement de 33 000 € pour lequel les deux frères, Frédéric et Franck Terrier, sollicitent un financement participatif sur la plateforme Miimosa.
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La ferme du Grand Tilleul, à Villages du Lac de Paladru en Isère, s'est spécialisée dans la production laitière en 1985. 30 ans plus tard, c'est vers la diversification qu'elle s'oriente avec l'arrivée de la nouvelle génération, la 7e de la famille ! À son installation en 2015, Franck Terrier, 35 ans, s'est lancé dans la transformation laitière pour allier ses deux passions, l'élevage et... la pâtisserie.
Avec le lait de ses vaches, il fabrique des gâteaux, ainsi que des crèmes et desserts glacés, aux parfums locaux (marron, vanille-noix caramélisées, chartreuse...) et produits naturels (fruits de la Drôme, pas de colorants, ni arômes chimiques, ni injection d'air), notamment : le célèbre vacherin, originaire de la Suisse toute proche.
Le tout vendu en direct sur l'exploitation, dans plusieurs magasins de producteurs, marchés fermiers, restaurants et campings de la région, sous la marque Divine Glacée, Divine étant le nom de la vache mascotte. Un complément de revenu pour faire face à la crise laitière persistante auquel Franck, auparavant salarié chez un producteur de noix, réfléchissait depuis une dizaine d'années déjà. La majorité de la production − autour de 300 000 l au total − est cependant livrée à l'usine Danone de Saint-Just-Chaleyssin, qui produit également un dessert bien connu, la Danette.
Transformation et agritourisme
Mais avant de sauter le pas, Franck réalise une étude de marché. Puis, il se forme à l'Énil (École nationale de l'industrie laitière) de Surgères et effectue un stage chez un maître artisan glacier en Ardèche. Car il faut trouver les saveurs, les ingrédients et les bons dosages. Et aussi connaître les normes sanitaires à respecter. Pour démarcher clients et fournisseurs en revanche, c'est surtout sur le tas qu'il apprend. Par ailleurs, il faut lui acquérir le matériel nécessaire (un pasteurisateur et une turbine à glace entre autres), pour un coût d'une cinquantaine de milliers d'euros.
Profitant de la proximité du Lac de Paladru, de ses villages néolithiques immergés et de ses nombreux circuits de randonnées, Franck et son frère Frédéric, installé en 2012 et de deux ans son aîné, ont également développé une activité agritouristique : ils proposent aux randonneurs à cheval de faire étape à la ferme, qui dispose du label Halte Agritourisme. Ce dernier regroupe des exploitations de toute la France, points de départ d'itinéraires équestres et VTT, et lieux d'accueil de ceux qui les parcourent. Encore une autre façon de faire découvrir l'agriculture, de renforcer les liens avec les consommateurs et de valoriser les produits fermiers.
(©Halte Agritourisme)
Moderniser l'élevage en parallèle
Depuis deux ans, en même temps qu'ils se sont diversifiés, les deux éleveurs associés en Gaec (ce dernier a été créé en 2012 entre Frédéric et son père, que Franck a remplacé à son départ en retraite) se sont modernisés. Comme c'est encore fréquent en moyenne montagne, la quarantaine de vaches de race montbéliarde étaient à l'attache. Désormais, l'hiver et la nuit en été, elles sont en logettes dans un bâtiment flambant neuf avec, pour leur bien-être, des brosses et un système de brise-vent assurant une ventilation naturelle.
(©Gaec du Grand Tilleul)
De plus, grâce au robot de traite, elles se font traire quand et autant de fois qu'elles veulent, précisent les producteurs, qui ont par ailleurs investi dans une mélangeuse pour une meilleure qualité et régularité de la ration ; sachant que les animaux sont nourris, au maximum, avec les cultures de l'exploitation et le pâturage. Des investissements qui bénéficient tout autant aux éleveurs, en simplifiant le travail et en limitant l'astreinte et les efforts physiques. Et à la production laitière, donc aux crèmes et desserts glacés !
Plus d'autonomie énergétique
Pour améliorer encore leurs résultats techniques et leurs pratiques, Franck et Frédéric cherchent à réduire l'impact environnemental de l'élevage et à augmenter son autonomie énergétique. Un bilan carbone a permis d'élaborer un plan d'action visant à baisser de 22 % les émissions en trois ans. Parmi les mesures mises en place : l'achat d'une tonne à lisier à rampe pendillard, avec des voisins, pour épandre au niveau du sol, au plus près de la plante, et diminuer les rejets d'azote dans l'atmosphère.
En outre, les jeunes producteurs souhaitent produire une partie − un tiers précisément − de l'électricité qu'ils consomment, en particulier avec le robot de traite, le dispositif de refroidissement du lait et l'atelier de transformation. Leur projet : s'équiper de panneaux photovoltaïques. La somme à investir n'est pas négligeable : 33 000 €. Outre la subvention de 7 500 € du programme "Les deux pieds sur terre" de leur laiterie, les frères Terrier ont lancé un appel aux dons sur la plateforme de financement participatif Miimosa.
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