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La Laiterie Saint-Père veut décarboner les processus de transformation et la production

La chaufferie biomasse en construction sur le site de la laiterie Saint-Père. L’investissement de 7 millions d’euros est assuré par Engie qui lui vendra la vapeur.

Une chaufferie biomasse est en construction sur le site industriel de Saint-Père-en-Retz (Loire-Atlantique) et la laiterie met en place des soutiens aux producteurs pour réduire l’impact carbone des élevages.

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À l’occasion de ses 120 ans, la Laiterie Saint-Père, située à Saint-Père-en-Retz, en Loire-Atlantique, a ouvert ses portes, le 26 juin, à ses partenaires professionnels, ainsi qu’au grand public les 27 et 28 juin, pour la Journée mondiale du lait. « Seules 1 800 entreprises en France ont plus de cent ans », a souligné le directeur de l’usine Didier Savatte. L’entreprise familiale, créée en 1905, appartient au Groupement Mousquetaires depuis 1990. Son président, Sylvain Saunier, a rappelé le modèle unique du groupe dans l’univers de la grande distribution à savoir : la maîtrise d’un pôle industriel fournissant 40 % du volume des marques de distributeurs Intermarché en produits de grande consommation (viande, poisson, pain, épicerie, etc.).

La Laiterie Saint-Père collecte 220 millions de litres de lait chez 300 producteurs dans un rayon de cent kilomètres. Cela représente de 25 à 30 citernes approvisionnant le site chaque jour. Elle compte onze lignes de fabrication dans trois ateliers : conditionnement du lait, crèmes desserts, beurrerie. La production annuelle est de 210 000 tonnes de lait, 30 000 t de desserts, 6 500 t de beurre et 6 500 t de crème fraîche. « Nous développons notre collecte laitière de manière continue, confie Didier Savatte. Notre atelier lait est saturé : il tourne 364 jours par an, 24 heures sur 24. En revanche, nous avons de la marge en beurrerie et crèmes desserts. Nous souhaitons aussi anticiper l’arrêt de certains producteurs. Parmi les éleveurs nous sollicitant, nous privilégions les jeunes pour investir sur le long terme. »

5 500 tonnes de CO2 économisées

Parmi les projets de l’entreprise, une chaufferie biomasse est actuellement en construction pour une mise en service prévue en 2026. La production de vapeur à partir de plaquettes de bois couvrira les besoins de la stérilisation UHT, en économisant 5 500 tonnes équivalent CO2 d’émissions de gaz à effet de serre par an. L’investissement est assuré par Engie qui vendra pendant vingt ans la vapeur à la laiterie, avant que celle-ci devienne propriétaire de l’équipement.

Toutefois, plus de 75 % de l’empreinte carbone de l’activité de la laiterie étant liée à la matière première, un chantier d’ampleur s’engage en 2025 pour décarboner les élevages. « Nous allons financer en partie les diagnostics Cap’2ER des exploitations », annonce Yoann Archambeau, directeur collecte et relation avec les producteurs. Cette mesure fait partie du programme Avenir Lait mis en place en concertation avec les OP Saint-Père et Seine et Loire (bio), et l’OP de la fruitière Domessin en Isère (70 producteurs), au sein de l’association Agrimousquetaires créée en 2024. « Nous accompagnons les économies d’énergie dans les élevages en finançant des tanks à lait Opticool là où un jeune s’installe, poursuit Yoann Archambeau. Nous proposons aussi des aides aux pré-refroidisseurs et récupérateurs de chaleur. »

Le programme Avenir Lait prévoit par ailleurs des mesures de soutien financier, notamment un pack installation jusqu’à 20 000 euros, et la prise en charge de 50 % des frais de remplacement pour une semaine de vacances.

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