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Pays-Bas FrieslandCampina se donne la possibilité de maîtriser la production de ses éleveurs

La grande coopérative néerlandaise annonce la possible mise en place, en 2018, d’un système de bonus-malus pour ne pas subir un afflux de lait au printemps.

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Depuis la fin des quotas, les éleveurs néerlandais ont augmenté leur production de 2 millions de tonnes, en agrandissant leurs cheptels (+11 % entre 2015 et 2016), en investissant dans des bâtiments et en poussant la productivité par vache. Les volumes européens excédentaires qui ont déstabilisé les marchés européens et mondiaux, sont en grande partie dus à ces 2 millions de tonnes.

Le frein phosphore ne sera pas suffisant

Ce développement de la production devrait être freiné par l’entrée en vigueur d’un « plafond phosphate » qui s’impose aux éleveurs. En effet, suite à un accord passé entre les Pays-Bas et l’UE des droits (négociables) à émettre du phosphore ont été introduit pour 2018. Mais nombre d’éleveurs laitiers ont annoncé vouloir acheter des « droits phosphore » en 2018 afin de pouvoir continuer à accroître leur production. D’autres ont également décidé d’élever moins de jeunes bovins pour libérer des droits à phosphore et pouvoir ainsi accroître leur nombre de vaches laitières.

La grande coopérative laitière néerlandaise, FrieslandCampina, avait anticipé la fin des quotas, dans un programme intitulé « route 2020 ». Elle a notamment investi dans de nouvelles capacités de production, misant sur l’exportation, tout en se gardant se prendre de nouveaux coopérateurs.

Dans l’attente de l’ouverture d’un outil supplémentaire de transformation, elle avait déjà incité ses adhérents, début 2016 à réduire leur production, en accordant une prime de 20€/tonne à ceux dont les livraisons ne dépassaient pas le niveau hebdomadaire de la seconde moitié de décembre 2015.

La coop incapable de tout transformer

Cette fois la mesure apparaît plus dissuasive. La coopérative prévient que de janvier à juin 2018, elle collectera certes tout le lait, mais en cas d’excédents, des pénalités s’appliqueront aux volumes dépassant trois périodes de références. Ces périodes de référence seront laissées aux choix de l’éleveur. Si sa production est en dépassement, seuls 10 % du volume excédentaire lui seront payés. À l’inverse, ceux qui livreront moins que la période de référence, recevront un prix du lait survalorisé de 0,10€/kg.

Le conseil d’administration s’attend en effet, à une nouvelle augmentation des volumes au printemps 2018, par rapport à 2017. Il annoncera l’entrée en vigueur de cette mesure 15 jours au moins à l’avance. Les laits standards, de pâturage, bio sont concernés, en Allemagne, en Belgique, comme aux Pays-Bas.

Par cette mise en garde, la coopérative veut faire prendre conscience à ses adhérents que leur production doit correspondre à la capacité de transformation de l’outil industriel et à la demande du marché.

Quelques voix se sont insurgées : « La coopérative ne doit-elle pas collecter tout notre lait ? » « Pour garder un prix rémunérateur pour tous (compris, en 2017, entre 0,345 et 0,415€/kg), l’offre doit correspondre à la demande » affirment les dirigeants de FrieslandCampina.

Nadia Savin

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