Tarissement, rumination et énergie Les trois fondamentaux pour faire du taux et assurer le rendement fromager

Le rendement fromager du lait dépend en premier lieu de la nutrition des animaux. Certaines caractéristiques sont alors primordiales afin d'atteindre les objectifs fixés :

Objectif « vache tarie »

Sans une bonne préparation au vêlage, les résultats attendus en termes de production, de taux et de santé, seront toujours en deçà des objectifs souhaités. Il faut alors apporter aux vaches taries beaucoup de fibres ruminantes (3 à 4 kg minimum) + une part des fourrages qu’elles auront en lactation et caler tout ça à 12 % de MAT et 0,8 UFL/kg MS.

On ajoute minéraux et chlorure de magnésium dans le dernier mois de tarissement. C'est alors le premier pas vers une réussite de la lactation. Selon Jérôme Marchal, nutritionniste du cabinet BDM, il est essentiel de retenir que : « Pour faire du lait AVEC du taux, il faut "de la caisse au vêlage", synonyme d’ingestion, couverture des besoins et expression du potentiel. »

Objectif « rumination »

Selon l'expert, plus une vache rumine, plus elle sera en bonne santé et plus elle produira de la matière grasse. Des indicateurs simples et utilisables tous les jours permettent de vérifier si le troupeau reçoit une ration ruminante. L’observation doit d’abord primer sur la « ration ordinateur » ; beaucoup de personnes savent faire des rations sur le papier mais moins savent déceler une problématique de ration distribuée à l’auge.

À retenir en guise de repère : 70 à 80 % des vaches doivent ruminer ou manger 2 h après la distribution de la ration.

Objectif « concentration énergétique »

Il est convenu que la concentration énergétique a une influence importante sur le taux protéique, donc sur le rendement en caséine et par conséquent sur le rendement fromager. Cependant, il ne faut pas travailler sur cet objectif en priorité si les deux premiers ne sont pas maîtrisés : c’est une perte économique à « coût » sûr. Il existe des artifices commerciaux qui font le contraire mais qui ne respectent pas la physiologie de l’animal. L’efficacité alimentaire n’est alors pas au rendez-vous et l’éleveur est dépendant de ces solutions : il « achète » son rendement fromager.

Le repère est alors : > 0,92 UFL/kg de MS, 25 % d'amidon et pas ou peu de grains dans les bouses.

Enfin, pour faire de bons taux, il vaut mieux éviter certains ingrédients comme le tourteau de tournesol, l’arachide et les huiles libres. D’autres en revanche sont plus favorables, comme les betteraves et l'ensilage de maïs pour le TB et les céréales à paille et le tourteau de colza pour le TP.