Le National de Bourg-en-Bresse a couronné nombre de vaches offrant de la puissance et une bonne condition corporelle.
CROYEZ-EN CET EXPERT QUI A DU RECUL : LE NATIONAL (AIN) est le plus relevé auquel il a assisté. Depuis 1968, cet éleveur du Doubs, hier avec ses vaches, aujourd'hui celles de son fils, n'en a jamais raté un seul. Comme le juge des sections espoirs, il a apprécié d'y voir des montbéliardes puissantes, très laitières, dotées d'un pis prometteur mais retrouvant de la puissance dans l'avant-main et une couverture musculaire satisfaisante. Après les Micmac, grandes, profondes mais manquant de largeur de poitrine et de viande, place aux Ralban et Raï, bien plus équilibrées. Signe des temps, ce sont aussi des vaches tout en équilibre qui se sont imposées dans les championnats jeunes et adultes.
JEAN-MICHEL VOCORET
Le prototype de la montbéliarde du futur
Certes, Aulogie n'est qu'une vache de taille normale, mais quel compromis par ailleurs entre puissance corporelle dans l'avant-main, profondeurs, dessus fourni, ligne de dos tendue, bassin largement dimensionné et idéalement incliné, finesse de membres ! Le tout avec des qualités de mamelle indiscutables. Elle est parfaitement soudée au corps avec une attache avant très longue, des trayons bien dimensionnés, positionnés et orientés. Avec près de 20 000 kg de lait en deux lactations, Aulogie est la preuve vivante que l'on peut produire beaucoup de lait sans être une grande plate, et cela longtemps. La plus grande difficulté pour la montbéliarde sera de multiplier les « Aulogie ». Mais avec ce qui se profile dans les sections jeunes vues à Bourg-en-Bresse, la race semble avoir des atouts pour réussir ce défi. Reste à pouvoir et vouloir utiliser le bon taureau sur la bonne vache.
Sept lactations à 10 000 kg
Première en lait, en prolificité et en morphologie, seconde en conservation : Sardine remporte haut la main le prix qu'elle était venue chercher. En sept lactations, elle cumule 73 417 kg de lait à 36,5 de TA. À fin décembre elle a vêlé huit fois, tous les ans, réglée comme une horloge comtoise. Elle a donné naissance à huit veaux dont sept femelles présentes chez son propriétaire.
Digne héritière de sa mère
Pour inciter au vêlage à 2 ans, le National a intronisé un nouveau prix, réservé aux femelles vêlées à moins de 28 mois. Elles étaient 26 en lice dans les jeunes. Eiffel, fille d'Urane, la championne espoir du National de Rumilly (Haute- Savoie) en 2007, s'y est distinguée. Née en janvier 2009, elle offre des dimensions déjà correctes et un pis prometteur. Ses points forts : l'équilibre, les attaches et quatre trayons bien implantés.
Une largeur de poitrine à copier
Comme à Paris, les dimensions de Bobine ne sont pas passées inaperçues. Elle a tout : taille, longueur de corps, profondeurs et largeur de poitrine… critères sur lequel la race veut à nouveau progresser pour cultiver ses différences. Son équilibre de pis a aussi séduit le juge.
La reine
Carlotta offre une largeur de poitrine intéressante et un dessus assez large. Juge des espoirs, Philippe Chapuis, de la Haute-Loire, a aussi apprécié ses profondeurs et ses membres. Le pis est excellent dans son équilibre et son attache avant, les trayons idéaux. Si l'attache arrière est large, elle n'est en revanche pas très haute. Le ligament pourrait aussi être plus marqué.
Les autres primées
PRIX SPÉCIAUX
- Championne précocité adulte : Aprilla (Odislait/Octave JB), EARL Les Guimauves (Vendée).
- Mamelle espoir : Égypte (Ralban/ Isangrin), Gaec Carret-Guyat (Doubs).
- Mamelle jeune : Bel de l'O (Octet JB/Micmac), SCEA de l'Orée (Haute- Saône).
SECTIONS
- Section 1 : 1A, Eiffel (ci-dessous). 1B, Datura (Raï/Cantadou), EARL Loizon (Doubs). 1C, Doubaye (Raï/ Micmac), Gaec Clair (Ain). 1D, Decaze (Ralban/Lecuyer), Gaec des Acacias (Ain). 1E, Dacahontas (Redon/Nikos), Gaec du Chenet (Haute-Savoie). 1F, Carlotta (ci-contre).
- Section 2 : 2A, Chartreuse (Ralban/ Uji), Gaec d'Amont (Saône-et- Loire). 2B, Championne (Redon/ Gardian), Gaec du Feuret (Haute- Saône). 2C, Coritanie (Oriel/Micmac), Gaec Clair (Ain). 2D, Barbie (Micmac/ Isangrin), Gaec des Terreaux (Isère).
- Section 3 : Bobine (ci-contre).
- Section 4 : 4A, Belle (Mohair/Joblandin), EARL Drot (Côte-d'Or). 4B : Aupuce (Micmac/Scoop), Gaec Clair (Ain). 4C, Aulogie (ci-contre).
- Section 5 : 5A, Azalée (Micmac/Ionone), EARL Brie (Haute-Saône). 5B, Vignette (Micmac/Ergot), Gaec des Chazelles (Ain).
- Section 6 : Utile (Roilion JB/Hallali), Mickaël Millet (Jura).
- Section 7 : Uvéa (Rizoto/Faucon), Gaec Cussac-Fouillet (Cantal).
Un bloc arrière toujours exceptionnel après trois lactations
Le bloc arrière de Vanille est fait pour encaisser les lactations sans sourciller. À la hauteur et la largeur exceptionnelles s'ajoute un ligament très puissant. Les trayons bien orientés et courts sont aussi remarquables pour cette vache en 4e lactation souvent arrivée au pied des podiums.