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Concours d'animaux de boucherie Pour le 60e concours de Saint-Yrieix, l'enthousiasme n'était pas au rendez-vous

Championne du concours appartenant à la SARL Marzet de Magnac-Laval (87) et achetée par la société Lesveques pour le Carrefour de Mérignac. (©Acti-Ouest)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce 60e concours de Bourdelas, des 4 et 5 mars derniers, n’a pas marqué les esprits par l’enthousiasme qui y régnait.

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Le Comité des Foires avait pourtant revu sa copie, non seulement en renouvelant les membres de son Bureau, mais aussi en se dotant d’un nouveau projet et d’une organisation particulièrement rigoureuse. L’enjeu était de taille en effet. La place de Saint-Yrieix reste associée à la qualité. Qualité des animaux bien-sûr, et vitrine de la race limousine. « Le concours de Bourdelas n’est pas un concours ordinaire. C’est du haut de gamme… » dit à ce propos, la vice-présidente de la Communauté de communes du Pays de Saint-Yrieix La Perche, Isabelle Barry.

Cela exige donc un tri très sélectif avant les ventes. Aussi, les organisateurs ont-ils particulièrement surveillé les pesées et la catégorisation. Au final : quatre sections bien distinctes : les vaches, les grosses génisses, les petites génisses et les mâles. Et un jury composé d’une dizaine de membres, et un vote à bulletin secret.

De fait, sur les quelques 205 bêtes présentes, 66 animaux provenant de 43 élevages ont été sélectionnés en vue de la vente aux enchères du samedi matin. S’y sont présentés 62 d’entre eux, deux éleveurs ayant refusé la mise. Pour 41 % d’entre eux, l’origine était constituée par les départements limitrophes, la Corrèze, la Dordogne, la Charente et la Vienne. Des représentants des lycées agricoles de La Faye à Saint-Yrieix et l’Eplefpa de Montmorillon étaient présents et ont participé avec leurs animaux, aux enchères du samedi. Au rayon partenariat également, des élèves du lycée agricole de Saint-Yrieix assistèrent aux deux journées.

La qualité au rendez-vous

Tous  les participants et les spécialistes étaient unanimes : la qualité, encore une fois, était bien la caractéristique première du concours. Pour Jean-Pierre Iung, lorrain et pour la quinzième fois d’affilée, membre d’un jury, « il est évident que les animaux sont particulièrement bien préparés. C’est tous les ans, de mieux en mieux au niveau de la qualité et les choix deviennent très difficiles pour départager les animaux ».

Oui, mais cette qualité, l’éleveur en est-il vraiment récompensé ? Si l’on écoute Clément Barry, jeune éleveur de 25 ans et depuis cinq ans associé à son père Jacques, « la qualité, c’est notre principale défense, car le commerce va mal ». « C’est notre fierté de montrer de belles bêtes, et cela nous permet de nous rapprocher des bouchers et des consommateurs ». De là à en vivre vraiment, c’est une autre histoire. « On ne tire pas forcément de salaire de notre travail » reconnait l’éleveur de La Meyze, en Haute-Vienne. « C’est un engrenage : il faut produire toujours plus, mais commercialiser est trop dur pour nous ». Alors, l’avenir parait triste à Clément, même s’il reconnait que son père eut aussi, en son temps, des jours difficiles. «  Je ne veux pas arrêter car c’est la passion d’une vie » dit-il, « mais l’on ne pourra pas travailler à perte éternellement ».

Pour preuve, la moyenne des ventes s’est située samedi, à 3 500 euros, soit 1 840 euros pour les mâles, 3 900 pour les vaches, 2 900 euros pour les jeunes génisses et 4 045 euros pour les génisses lourdes. La « reine » du concours, une belle génisse de moins de 4 ans et pesant 920 kg, élevée par la Sarl Marzet à Magnac-Laval, a été vendue 7 500 euros.

Pourtant, et l’on pouvait s’en douter, les acheteurs étaient satisfaits. La Société Lesveques fit l’acquisition pour la seconde année consécutive, du super Grand Prix pour le compte de Carrefour Merignac. La Société Plainemaison réalisa également de beaux achats pour le compte de Cora. Mais d’une manière générale, les animaux primés se retrouveront dans pas mal de boucheries traditionnelles de grandes villes. De quoi ravir les consommateurs pour lesquels la qualité de la race limousine est un gage du « bien-manger ».

Est-ce suffisant toutefois pour les participants à  ce 60e concours ? Car, comme le dit l’un d’entre eux, « Petit à Paris, petit à Saint-Yrieix ». L’on pourrait en effet en douter. Quelqu’un ajouta même : « Ce concours, c’est toujours l’occasion de se montrer. Mais après… ?! ».

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