Concours d'animaux de boucherie A Autun - Le commerce était en baisse

Mardi dernier, le concours d’animaux de boucherie d’Autun a accueilli 315 bêtes de viande soit une cinquantaine de plus que l’an dernier. Près de 350 engagements avaient été enregistrés par la Société d’agriculture et malgré un tri sévère à l’entrée, il restait malgré tout de quoi remplir l’immense parc des expositions d’Autun.

En dépit de cet afflux d’animaux, la qualité était au rendez-vous avec beaucoup de génisses et un lot de vaches âgées meilleur que les autres années, constataient les organisateurs. Beaucoup de monde pour ce concours de bovins de boucherie de Pâques qui a drainé une centaine d’exposants venus de toute la Saône-et-Loire et au-delà ; du Brionnais jusqu’au nord Côte-d’Or ! Beaucoup de visiteurs aussi avec 380 repas servis dans un restaurant bondé.

Frigos pleins…

Concernant le commerce, les transactions ont été plus laborieuses que d’habitude à pareil endroit. Autour des animaux de haute qualité, les échos n’étaient pas vraiment rassurants quant à la demande des acheteurs. Dans une quinzaine où les concours nationaux s’enchaînent à raison d’une douzaine de rendez-vous en dix jours, et alors que tout le monde fait état d’une baisse généralisée de la demande avec des stocks pléthoriques de viande dans les frigos des abattoirs, les acheteurs se sont montrés pour le moins prudents. Les ventes ont mis du temps à se terminer. À midi, les invendus étaient encore nombreux. Pour les animaux sans plaque, trouver un acquéreur relevait de l’impossible et, même pour des troisièmes prix, les acheteurs faisaient la fine bouche.

30 à 50 centimes de moins que l’an dernier

Sans surprise, cette tendance lourde s’est ressentie sur les prix. D’après les organisateurs, les tarifs des culardes se tenaient entre 6,50 et 7 € le kilo de carcasse ; ceux des génisses entre 6 et 6,50 et pour les vaches, remarquables cette année, les prix étaient de 4,60 à 5,50 €. Des cours qui sont tous inférieurs de 30 à 50 centimes d’€ par rapport à l’édition 2015.

Malgré ce contexte peu favorable, la plupart des animaux présents ont fini par trouver preneurs. Les groupements jouant le jeu avec leurs adhérents. C’est ainsi que Feder/Socaviac s’est porté acquéreur d’un total de 103 animaux sur les 300 bêtes présentes à Autun. De quoi honorer les commandes de plusieurs abatteurs partenaires du groupement tels Bigard, Socopa, Charolais viandes, Sopacel et Clavières. Outre Bigard, d’autres gros abatteurs se sont fournis à Autun tels SVA, Sicarev par le biais de Charolais Horizon (30 animaux), etc.

Circuits courts

Plus difficiles à quantifier mais loin d’être négligeables, les opérateurs locaux, chevillards, supérette en direct et bouchers étaient bien présents. À l’image d’Alain Lemoine, commissionnaire en bestiaux, qui fournit notamment les boucheries De Sousa et Laroze et qui, à lui seul, s’est porté acquéreur de dix génisses culardes pour ses deux clients attitrés. Étaient également présentes des enseignes locales converties aux circuits courts comme l’hypermarché Leclerc du Breuil, dont le rayon traditionnel, depuis qu’il s’approvisionne auprès des éleveurs de l’USC locale à raison de 250 animaux par an, enregistre une progression de ses ventes de + 15 %. Autre exemple, l’Intermarché d’Autun qui s’approvisionne à l’année directement auprès d’un éleveur des environs (Dominique Variot) et qui, mardi, s’est porté acquéreur d’un prix d’honneur génisses culardes chez cet éleveur. Des animaux qui sont d’ailleurs tués dans l’abattoir de proximité d’Autun.