Concours animaux de boucherie 17e édition du Festival des Bœufs gras de Pâques de Laguiole

Comme à l’accoutumée, ce festival a rassemblé des éleveurs venant des départements touchant les plateaux de l’Aubrac : l’Aveyron, le Cantal et la Lozère, pour ce concours qui reste fidèle à la race Aubrac  issue de ses trois filières : bœuf fermier Aubrac label rouge, fleur d’Aubrac (croisement Aubrac et Charolais) ainsi que les animaux bio de la race Aubrac.

Samedi matin était dédié à la mise en place des animaux, un peu tardive compte tenu de la météo peu favorable. Puis, avant que les jurys ne s’attellent au classement et au jugement des meilleurs animaux, et après la photo traditionnelle, le responsable des jurys a donné ses recommandations notamment : « Vous jugez ici les meilleurs animaux en fonction de leur état d’engraissement, les mieux finis aujourd’hui et non pas dans quelques semaines ».

Disparition du fondateur   

En début d’après-midi, Didier Dijols, président de l’association "Laguiole expo" organisatrice de l’événement, accueillait vendeurs et acheteurs pour la vente aux enchères des deux championnes : « Je suis fier de présenter depuis 17 ans des bêtes dont la qualité s’améliore d’année en année, grâce au savoir-faire des éleveurs, naisseurs engraisseurs. Bravo à tous pour la qualité qui est bien présente, mais cette année le festival n’a pas la même résonance pour nous tous avec la disparition du fondateur Marcel Brouzes. »

Pour la première fois, le festival des bœufs de Pâques s’est ouvert sans son fondateur, le très connu Marcel Brouzes. L’homme, qui s’est éteint en décembre dernier, était dans toutes les têtes. En 2000, totalement enthousiasmé à son retour du concours de Baraqueville, il décide de lancer le festival à Laguiole. À travers les années, Marcel Brouzes s’est investi sans compter dans l’organisation du concours. Tous le remercient aujourd’hui.

Le commissaire priseur Emilie Delbert annonça : « Les enchères pour les deux championnes seront de 10 cts en 10 cts ». La vente débuta par la Fleur d’Aubrac de Bernard Pouget, à 5 € le kilo. Les enchères ont grimpé jusqu'à 9,20 €, elle fut acquise par Vincent Favier, du restaurant l’Aubrac. Le Bœuf fermier Aubrac label rouge de Michel Marcillac, annoncé à 6 € le kilo fut acheté par Lucien Conquet pour 16,90 € kg. Après de longues minutes de tension, un sourire radieux barre le visage du boucher de Laguiole, figure emblématique du concours. Une joie partagée par de nombreux maquignons qui n’hésitent pas à applaudir celui qui vient de damer le pion au jeune directeur d’une grande enseigne nationale « Les Mousquetaires ».

Pour Bernard Pouget, éleveur depuis 1982 qui élève 35 fleurs d’Aubrac sur son exploitation de 70 hectares et 35 dans le Cantal pour les estives : « Je suis très fier et heureux, c’est la première fois que je remporte un tel prix, c’est un bon départ pour Maxime qui reprend la ferme, car l’heure de la retraite a sonné pour moi ».

Vincent Favier, acheteur de la Fleur d’Aubrac : « C’est un honneur pour moi de prendre la relève de mon beau père Marcel Brouzes, je suis acquéreur de cette belle bête, qui sera servie dans notre établissement à Pâques ».

Premier prix pour Michel Marcillac

Le premier prix du festival revient à Michel Marcillac pour la deuxième année : « Nous participons au festival depuis sept ou huit ans, c’est une grande fierté de remporter ce prix prestigieux, nous travaillons en famille mon fils Mathieu et ma femme Annie, nous sommes éleveurs, naisseurs et engraisseurs label rouge ce qui valorise notre travail ».

Ensuite ce fut la vente libre des autres animaux. Les acheteurs ont négocié avec les exposants car le but de la manifestation reste toujours d’avoir une plus-value sur leurs bêtes, cette année elle a été de 1 à 1,30 € au dessus de la grille courante pratiquée sur les marchés hebdomadaires.

Soirée « Bœuf au comptoir »

Pour la soirée « Bœuf au comptoir », le gymnase s’est transformé en restaurant avec de grands comptoirs rappelant les cafés d’autrefois où se rencontraient les éleveurs afin de conclure leurs ventes.

Comme chaque année, le chef talentueux du "Clos du Lys" à Perpignan, Franck Séguret, et son équipe ont proposé huit recettes différentes pour découvrir la viande de race Aubrac en trois buffets, un froid, un grill et un confit accompagné d’aligot de l’Aubrac, de fromage de Laguiole AOC et d’un succulent dessert de la maison Bras. Les convives pouvaient librement passer d’un buffet à un autre, ou chauffer le parquet avec quelques pas de bourrées rythmés par Alain Manhés et son orchestre.

Dimanche matin, le festival s’est réveillé dans les rues du village décorées de lauriers aux rubans jaunes et rouges (couleurs du bœuf race Aubrac), les vitrines des commerces sont peintes sur le thème du festival. Le groupe folklorique Laguiolais "Lous Oyolos" ainsi que les confréries de Carthagène de Calvisson, de Barryuls sur mer et les chevaliers du taste fromage de Laguiole, ont défilé dans les rues. Ils ont été chaleureusement applaudis, avant de se rendre sous le chapiteau pour la bénédiction des bœufs, les discours des élus et la remise des prix aux champions et aux éleveurs de chaque catégorie.

« Tous les animaux ont été vendus, s'il y avait eu 20 bêtes de plus, elles auraient trouvé un acquéreur » précise Didier Dijols. Le festival se termina sous le soleil, une rencontre une fois de plus réussie entre professionnels et visiteurs toujours plus nombreux venus admirer les belles aux yeux noirs.